Toulouse : une soufflerie "unique en Europe" pour aider à la conception d'avions silencieux
Cet équipement unique en Europe doit faciliter les recherches visant à réduire les nuisances sonores des avions.
Les aéroports font du bruit, au grand dam des riverains. Pour tenter de réduire les nuisances sonores, les chercheurs peuvent désormais compter sur une soufflerie aéroacoustique, inaugurée dans les locaux de l'école ISAE-SUPAERO de Toulouse (Haute-Garonne), mardi 26 septembre. Avec ce nouvel outil, mais également des moyens de simulation numérique, il sera possible à terme de concevoir des avions plus silencieux.
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— ISAE-SUPAERO (@ISAE_officiel) 26 septembre 2017
Cette soufflerie, "unique en Europe" est "la plus grande au monde à la disposition des chercheurs", selon le directeur de l'école, Olivier Lesbre. Elle a représenté un investissement de 9 millions d'euros.
Le train d'atterrissage représente 50% des nuisances sonores
Cet équipement va permettre de travailler sur la réduction du bruit pendant la phase d'approche des avions avant l'atterrissage. A ce moment-là, "les ailes, volets et trains d'atterrissage" font en effet "plus de bruit que les moteurs", explique Laurent Joly, chef du département aérodynamique de l'école.
Pendant longtemps, les bruits provenaient en majorité des moteurs. Beaucoup de travaux ont été menés dessus (...). Aujourd'hui, pour un long courrier, le train d'atterrissage représente à lui seul 50% des nuisances sonores. Pour un moyen courrier, c'est 30 à 35 %.
Laurent Joly, chef du département aérodynamique de l'ISAE-SUPAERO
Sur le plan technique, la soufflerie se trouve dans une chambre anéchoïque, c'est-à-dire sans écho. Elle mesure 8 mètres de côté, avec de l'air circulant à 80 m/s soit 0,24 mach, soit la vitesse en phase d'approche d'un avion. La propulsion de l'air dans une veine de 1,8m x 1,8m est assurée par un moteur de 800 kw bénéficiant d'un traitement acoustique.
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Le rêve d'un avion furtif de ligne
Hasard du calendrier, Airbus a présenté ce même mardi son nouveau concept d'ailes destiné à améliorer les performances de ses avions en terme de consommation, de rejet de CO2, voire de bruit. "Nous, nous voulons proposer à Airbus de concevoir l'avion de 2050", a répondu Laurent Joly. "Le rêve", selon lui, serait de mettre au point l'avion furtif, sans aucun bruit. "Mais c'est un rêve car il y a des règles physiques et il y aura toujours un peu de bruit."
ISAE-SUPAERO, dont le dernier diplômé vedette est l'astronaute français Thomas Pesquet, se présente comme l'un des leaders mondiaux des écoles d'ingénierie aérospatiale avec d'autres grandes universités : Stanford, Berkeley, TU Munich, Georgia Tech, EP Montréal... Elle compte 1 700 étudiants, dont 30 % d'étrangers, 200 doctorants et 400 chercheurs selon les chiffres de la direction.
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