Sur Mars, la sonde Phoenix dans l'impasse
Seul un mauvais esprit particulièrement prononcé se risquerait à évoquer d'ores et déjà un "bide". Et seuls des Cassandre un rien populistes commenceraient à mettre en avant le coût élevé de la mission, à hauteur de 420 millions de dollars. Mais il faut bien reconnaître que depuis son arrivée en grande pompe sur Mars, voilà douze jours, le bilan scientifique de la sonde "révolutionnaire" Phoenix se fait encore attendre.
La faute, et l'ironie commence à poindre, à des grumeaux trop grands. Le matériel d'analyse n'est pas complètement adapté au sol granuleux de la planète rouge. En effet, une quantité insuffisante de matière du premier échantillon prélevé a pu entrer dans la sonde.
_ Selon un membre de l'équipe, William Boynton, "le vibrateur utilisé ce week-end pour secouer l'échantillon n'a pas permis d'en faire tomber suffisamment dans le four". Ainsi, moins d'un milligramme de particules serait passé à travers le tamis lorsqu'il en faut 20 ou 30 pour effectuer des analyses correctes.
Il faut savoir qu'un four extrêmement sophistiqué, baptisé TEGA ("Thermal and Evolved Gas Analyzer") est utilisé pour chauffer un échantillon su dol, et détecter entre autres de la vapeur d'eau ou des composants organiques.
_ Les scientifiques envisagent désormais de "saupoudrer" de petites quantités de sol sur le tamis d'un autre instrument, puis d'un autre four. Il en existe huit, mais à usage unique.
Phoenix s'est posée dans l'arctique de la planète rouge le 25 mai, dans une région jusque-là inexplorée, pour tenter d'y découvrir de l'eau et des composants organiques. Et déterminer, éventuellement, si une vie primitive a pu y exister. La mission, prévue pour une durée de trois mois, devrait au regard du contexte être prolongée.
Matteu Maestracci avec agences
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