Sondage : la proportion des jeunes qui perçoivent positivement la science a chuté de 22 points en cinquante ans
Précision. La proportion des jeunes qui perçoivent positivement la science a chuté de 22 points en cinquante ans, et non de 22% comme écrit par erreur dans une première version de cet article publiée le 12 janvier à 6h00. Cette erreur a été corrigée et l'article mis à jour ce même jour à 16h25.
La proportion des jeunes, âgés de 18 à 24 ans, qui perçoivent positivement la science a chuté de 22 points depuis 1972, selon les résultats d'un sondage Ifop * pour la Fondation Reboot et la Fondation Jean-Jaurès, publiés jeudi 12 janvier. Selon ce sondage, 33% des jeunes ont l'impression que la science apporte à l'homme "plus de bien que de mal", contre 55% en 1972. Ils sont désormais 17% à penser qu'elle apporte "plus de mal que de bien", en forte hausse si l'on compare à 1972 (6%). La proportion des jeunes qui estiment qu'elle apporte "à peu près autant de bien que de mal" stagne à 41% (+3 points depuis 1972). Ils sont 9% des jeunes à ne pas se prononcer, contre seulement 1% il y a cinquante ans.
Le sondage pointe aussi la forte adhésion de la jeune génération aux "vérités alternatives". Par exemple, 19% des jeunes estiment que " les pyramides égyptiennes ont été bâties par des extraterrestres". Ils sont 25% à penser qu'on "peut avorter sans risque avec des produits à base de plantes".
Il y a " une croyance de plus en plus forte des jeunes dans tout ce qui est occultisme", a indiqué jeudi 12 janvier sur franceinfo François Kraus directeur du Pôle Politique de l'Ifop et co-auteur de cette étude. Pour lui, on constate " une défiance croissante de la jeunesse à l'égard de la science et ça va de pair avec une vision du monde de moins en moins soumise à un cadre intellectuel imposé par les vérités scientifiques établies".
Un usage massif des réseaux sociaux
Sur l'actualité internationale, 31% des jeunes pensent que "le résultat de l'élection américaine de 2020 a été faussé aux dépens de Donald Trump" et 26% estiment qu'en Ukraine, "le massacre des civils à Boutcha était une mise en scène des autorités ukrainiennes". Le sondage fait par ailleurs un lien entre l'usage des réseaux sociaux, en particulier TikTok, et l'adhésion à ces "vérités alternatives".
L'étude pointe également que pour s'informer, les jeunes font un usage massif des réseaux sociaux. Ils sont 70% à s'informer au moins une fois par mois sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, TikTok ou Snapchat. En revanche, ils ne sont que 23% à s'informer au moins une fois par mois en regardant un journal des grandes chaînes de télévision et 17% à s'informer en utilisant les sites internet ou application mobiles des chaînes de télévision ou de radio. Pour François Kraus," en une vingtaine d'années, on est passé d'une information verticale qui était diffusée par les autorités médiatiques, politique, scientifique à une information horizontale qui se traduit malheureusement par un nivellement des savoirs et des expertises"
Enfin, l'étude pointe que 41% des jeunes TikTokeurs croient en l'idée qu'un "influenceur" qui a un nombre important d'abonnés a tendance à être une source fiable d'information. Ils sont 59% à ne pas être d'accord avec cette affirmation. " Ce n'est pas le contenu qui compte, c'est la popularité qui crée la fiabilité", analyse le co-auteur de l'étude.
Cette étude Ifop pour la Fondation Reboot et la Fondation Jean-Jaurès a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 28 octobre 2022 au 7 novembre 2022 auprès d’un échantillon de 2 003 personnes, représentatif de la population âgée de 11 à 24 ans vivant en France métropolitaine.
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