SNCF : le repérage des agissements suspects testé sur des caméras

L’attaque manquée dans le Thalys et plus récemment les attentats de Paris ont conduit la SNCF à compléter sa panoplie de sécurité. Des portiques vont être installés dans les gares de Paris et de Lille, pour les accès aux lignes internationales Thalys. Il est aussi question de renforcer les prérogatives des agents de la compagnie ferroviaire, qui travaille également sur des installations innovantes. Des tests sont en cours pour intégrer aux caméras de la SNCF, un logiciel d’analyse comportementale.

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Des caméras augmentées

Le procédé est digne d’un scénario de science-fiction. Les mouvements et les variations d’une voix, de la température corporelle sont enregistrés et décortiqués par un logiciel. L’objectif c'est mesurer le niveau d'anxiété des voyageurs et, au final, à repérer un passager suspect. Le système fonctionne avec le réseau de vidéosurveillance et le potentiel est énorme puisque la SNCF dispose de près de 40.000 caméras sur l'ensemble de son réseau. Aucune conclusion n’a encore été communiquée sur les essais menés mais la SNCF assure d’ores et déjà que le volet des données personnelles est pris en compte, sous le contrôle de la commission nationale de l'information et des libertés (CNIL).

Comme dans le film Minority Report

Il existe déjà des logiciels intelligents et ils vont s'inviter de plus en plus dans nos vies, rappelle Laurent Alexandre, médecin et spécialiste des neurotechnologies sur France Info. Ce spécialiste précise qu'il existe plusieurs possibilités pour repérer quelqu’un de suspect. "On peut repérer avec les caméras de surveillance quelqu’un qui figure dans un fichier" explique-t-il. "On peut aussi observer certaines caractéristiques morphologiques du visage" ajoute le médecin.  

"On sait que les kamikazes, la plupart du temps, sont très inquiets au moment où ils se font sauter. Cela induit des modifications de température que l’on repérer par des caméras, même si la fiabilité n’est pas absolue"

Les logiciels à l'étude font penser au film Minority Report , sur le repérage des crimes avant le passage à l'acte. "D'ici une dizaine d'années, un scénario à la Minority Report n'est pas impossible" selon Laurent Alexandre.

La SNCF teste d'autres caméras, celles-là dirigées vers les bagages, avec l'objectif de repérer d'éventuels colis suspects.