Recherche sur la paralysie : un singe actionne le bras d'un autre par la pensée
Sa pensée a été transmise par des électrodes. L'expérience a été menée aux Etats-Unis sur des macaques.
Une expérimentation visant à aider les millions de paralysés dans le monde incapable d'effectuer le moindre mouvement a été rendue publique, mardi 18 février, dans la revue scientifique Nature Communications (article en anglais).
Un singe a réussi à faire bouger le bras d'un autre primate temporairement paralysé par des anesthésiants grâce à sa simple pensée, transmise par des électrodes. Ces travaux, réalisés par des scientifiques américains, ont été conçus pour simuler une paralysie totale (quand le cerveau est complètement déconnecté des muscles qu'il cherche à contrôler). Durant l'expérience, la main d'un macaque rhésus (Macaca mulatta) est paralysée de façon provisoire avec des produits d'anesthésie. Il bouge une manette pour réaliser des tâches sur commande de l'autre.
84% de réussite
L'activité cérébrale du singe "maître", enregistrée via des électrodes, passe par un ordinateur où elle est analysée, puis réinjectée sous forme de stimulation neuronale dans la moelle épinière de "l'avatar" endormi. Chaque singe, jouant à son tour le rôle de maître ou d'avatar, a atteint l'objectif dans 84% des cas, selon les chercheurs. "Nous démontrons qu'un sujet peut contrôler un bras paralysé uniquement par sa pensée", souligne Maryam Shanechi (Etats-Unis, Cornell University's School of Electrical and Computer Engineering), coauteur de l'étude
Les scientifiques travaillent depuis plus de vingt-cinq ans sur la conversion de la pensée en action : ces dernières années, ils ont montré que l'on pouvait, sans même battre un cil, écrire sur un écran ou encore bouger un robot en forme de bras articulé pour boire son café, comme l'a fait en 2012 une femme devenue tétraplégique après un accident vasculaire cérébral (AVC).
Reste à démontrer que ces résultats, basés sur l'analyse du mouvement prévu plutôt que sur sa trajectoire, peuvent être reproduits chez des patients réellement paralysés et dont les muscles sont affaiblis faute d'avoir servi depuis longtemps.
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