Cet article date de plus de douze ans.

Quand l'industrie du tabac américaine mobilisait des "blouses blanches" françaises

C'est une grande enquête publiée par le Monde daté de ce samedi. Une affaire qui remonte au début de l'année 1981 quand est prouvé le lien entre le tabagisme passif et le cancer du poumon. Pour se dédouaner, des industriels du tabac américain vont organiser un réseau mondial de "blouses blanches".
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Le Monde publie ainsi un memo confidentiel daté de juin 1989 envoyé à
plusieurs cadres de Philip Morris à propos du recrutement de scientifiques et
notamment de scientifiques français pour dédouaner l'industrie du tabac. Pour paraitre
indépendants précise le journal, c'est un cabinet d'avocat qui sera
chargé "de les payer, de les défrayer et de rendre compte de leurs activités".

Quelques mois plus tard, quatre Français "invités,
payés ou défrayés
" participeront ainsi à un colloque à Montréal organisé
par Philip Morris où le tabagisme passif sera considéré comme un "sujet
controversé
". Quatre Français qui seront vite rejoints par d'autres. Une
activité plus ou moins bien rémunérée, de 2580 euros à plus de 52.000 selon l'importance
de leur rôle.

"Je n'ai appris qu'incidemment que l'argent provenait de Philip Morris"

 De la simple participation à un colloque, à des
interventions en tant qu' "experts " dans les médias sur le tabagisme
passif dont les "risques de cancer" ne sont pas "certains ".

 Parmi les professeurs cités par Le Monde, Jacques Descotes,
qui n'a eu qu'un "rôle mineur " et qui explique qu'il "n'a
appris qu'incidemment que l'argent provenait de Philip Morris" :
"Au départ
j'ai imaginé que l'objectif était de constituer u réseau de taupes dans la communauté
scientifique et médicale, des sortants d'agents dormant qui pourraient être réveillés.
Comme je n'avais pas l'intention d'être jamais réveillé, cela ne me posait pas
de problème."

 Autre nom cité, mais cette fois c'est celui d'un
épidémiologiste qui ne sera recruté. Il s'appelle Lucien Abenhaim.
Il deviendra directeur général de la santé.

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