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OGM : le HCB et l'Anses réfutent les conclusions de l'étude Séralini

Tant l'Agence de sécurité sanitaire que le Haut conseil sur les biotechnologies réfutent l'étude controversée du Pr Séralini sur un maïs transgénique. Les deux institutions appellent toutefois à engager des travaux sur les effets à long terme de la consommation d'OGM associés à des pesticides.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Yves Herman Reuters)

Haro sur l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini - celle qui a défrayé la chronique en septembre, avec ces photos de rats boursouflés, souffrant de tumeurs après avoir ingéré du maïs transgénique. De toutes parts les critiques pleuvent.

 

"Cet article ne remet pas en cause les  conclusions des évaluations précédentes sur cet OGM" (HCB)

Selon le Haut conseil des biotechnologies, il n'y a pas "de causalité entre les événements observés et la consommation de maïs NK603, traité ou non avec l'herbicide Roundup" . Le HCB, mandaté par le gouvernement pour examiner l'étude, ajoute : "le dispositif expérimental mis en oeuvre est inadapté aux objectifs de l'étude" . Conclusion sans appel : "cet article ne remet pas en cause les  conclusions des évaluations précédentes sur cet OGM".  

Histoire de ne pas être que négatif, le HCB recommande tout de même qu'une "étude de long terme, indépendante et contradictoire soit entreprise sous l'égide des pouvoirs publics quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603" (de Monsanto).

"Lever le doute"

La messe était dite. Il ne manquait plus à l'appel que l'avis de l'Agence de sécurité sanitaire française, l'Anses : cette dernière se range derrière l'avis du HCB. En estimant notamment que "la faiblesse centrale de l'étude réside dans le fait que les conclusions avancées par les auteurs sont insuffisamment soutenues par les données (qui) ne permettent pas d'établir scientifiquement un lien de cause à effet entre la consommation du maïs OGM et/ou de pesticide et les pathologies constatées.. ."

Mais, vu le tollé suscité par cette étude dans l'opinion publique, elle recommande une étude "indépendante ", et "de long terme " sur
ce maïs pour "lever le doute " dans l'opinion publique créé par
"la médiatisation à outrance des travaux de Gilles-Eric Séralini ".

Un enjeu de santé publique

L'Agence européenne de sécurité sanitaire avait
ouvert le feu au début du mois : "Il est peu probable que l'étude se
révèle fiable, valide et de bonne qualité
". Six Académies lui ont emboité le pas, la semaine
dernière : ces travaux " ne peuvent remettre en cause les
études ayant précédemment conclu à l'innocuité sanitaire du maïs NK603
". 

Pourtant, lundi, s'il remarque l'"ouverture d'esprit " des deux institutions, le professeur Séralini pointe un enjeu de santé publique dont l'urgence ne saurait souffrir le temps d'une étude longue : "Aujourd'hui, l'enjeu est un
enjeu de santé publique. Une étude de deux ans, ça prend quatre ans à mettre en
place et à analyser, et pendant ces quatre ans, qui va encore être malade ou
mourir à cause de ces produits mal évalués ?
"

Le gouvernement, par la voix de Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, souhaite lui une "remise à plat du dispositif européen d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides ".

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