Nourrissons morts à Chambéry : information judiciaire ouverte
Une juge spécialisée dans les scandales sanitaires a été nommée lundi, ce qui montre l'importance accordée à cette affaire. Trois nourrissons étaient morts les 6, 7 et 12 décembre dernier au service de réanimation néonatale de l'hôpital de Chambéry. Ils auraient été contaminés par des poches de nutriments, administrés par perfusion, et qui contenaient un germe, actuellement en cours d'analyse à l'institut Pasteur à Paris. Les résultats devraient être connus en fin de semaine.
►►► TEMOIGNAGE | "Le bébé allait très bien, il nous faisait des sourires " (Jonathan, père d'un des trois nourrissons)
Lundi, le parquet de Chambéry, qui avait ouvert une enquête préliminaire, s'est dessaisi du dossier au profit du pôle de santé publique de Marseille "au regard de la technicité de l'affaire ". Le procureur de Marseille a aussitôt ouvert une information judiciaire. La juge d'instruction Annaïck Le Goff, qui va se charger de l'affaire, enquête déjà sur un pan de l'affaire des prothèses mammaires PIP ainsi que sur un trafic de viande de cheval impropre à la consommation.
De "nouvelles inspections" lancées par le ministère
Le ministère de la Santé a également annoncé lundi avoir déclenché "de nouvelles inspections ", visant le site de production des poches et l'hôpital. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) "procède depuis le lundi 6 janvier à une nouvelle inspection du site de production des poches de nutrition parentérale, inspection qui se poursuivra dans la journée " de mardi, a indiqué le ministère dans un communiqué. L'Agence régionale de santé (ARS) Rhône Alpes procèdera elle mardi à "une inspection du site du centre hospitalier de Chambéry ".
Le laboratoire Marette se défend
Lundi encore, le laboratoire normand Marette, basé à Courselles-sur-Mer, a reconnu avoir fourni des poches alimentaires à l'hôpital de Chambéry, mais se défend : "L'enquête administrative et judiciaire n'a mis en lumière aucun élément susceptible de mettre en cause la réputation et le professionnalisme de ce laboratoire ", a indiqué son avocat. Dimanche la ministre de la Santé s'était refusée à l'incriminer.
Ce laboratoire achète des poches, puis réalise la solution à intégrer dans ces poches avant de les livrer à l'hôpital. "Il va falloir rechercher les multiples causes ", a fait valoir l'avocat, évoquant les "très nombreux acteurs qui entrent en ligne de compte du stade de la fabrication au stade des soins prodigués à ces trois enfants ". Le laboratoire Marette a été inspecté les 17, 18, 19 décembre 2013, par des inspecteurs de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), selon l'avocat.
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