Michel Kazatchkine quitte le Fonds mondial de lutte contre le sida, et se défend
A la suite de révélations parues
dans la presse sur des soupçons de détournement de subventions dans plusieurs
pays d’Afrique et en Chine, le conseil d’administration du Fonds mondial de
lutte contre le sida lance une enquête interne. Et décide dans la foulée de
nommer un directeur général, chargé de "faire
le ménage".
"Je ne doute pas que (cette décision) ait été prise dans
le meilleur intérêt du Fonds mondial" mais "j'en suis venu à
la conclusion qu'il m'était impossible, dans ces circonstances, de rester à mon
poste de directeur exécutif", explique Michel Kazatchkine dans un
communiqué, pour justifier sa démission.
Entre temps, certains pays
donateurs, comme l’Allemagne et la Suède, avaient décidé de suspendre leurs
contributions au Fonds mondial, obligeant l’organisation à réagir. Michel
Kazatchkine avait parlé de "tolérance-zéro
vis-à-vis de la corruption",
et lançait un "plan global de
transformation" pour renforcer le contrôle interne.
"Activité philanthropiques" de Carla Bruni
Mais c’est en France que le scandale rebondissait ces dernières
semaines.
L’hebdomadaire Marianne révélait début janvier que "des sommes
conséquentes" avaient été versées par le Fonds aux "activités
philanthropiques" de Carla Bruni-Sarkozy, ambassadrice bénévole du Fonds,
et "de plusieurs agences appartenant à l’un de ses amis proches".
La Première dame avait formellement démenti. Le Fonds mondial également.
Hier encore, le Fonds mondial, dans un communiqué signé du président de
son conseil d’administration, dément que la démission de Michel Kazatchkine
soit liée à cette "mise en cause" pour ses relations avec Carla
Bruni-Sarkozy.
Michel Kazatchkine quittera l’organisation le 16 mars prochain.
Le budget du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et
le paludisme, créé en 2002 avec une donation de Bill Gates, s’élève depuis sa création à plus de
20 milliards de dollars.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.