Mediator: le patron du laboratoire Servier conteste l'ampleur des décès
De plus en plus contesté dans sa gestion de l'affaire du Mediator, Jacques Servier n'a visiblement pas l'intention de faire son mea culpa. "Les médecins sont derrière nous, tous les cardiologues nous soutiennent" a assuré le fondateur du laboratoire Servier lors de ses voeux à son personnel avant-hier, selon Libération. Le Mediator était "un médicament mineur mais qui rendait de grands services aux patients".
Monté au créneau dans l'après-midi, le ministre de la Santé Xavier Bertrand se dit "stupéfait" par les propos de Jacques Servier, si de tels propos ont été "réellement tenus". Le ministre de la Santé insistant sur le sérieux des études selon lesquelles le médicament du groupe Servier pourrait avoir causé la mort de 500 à 2.000 patients.
"Ils avaient déjà des valvulopathies"
Selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, le Médiator aurait tué des patients en causant l'apparition de valvulopathies, une maladie cardiaque grave. Faux, répond Jacques Servier : "500 est un très beau chiffre marketing, mais il ne s'agit que de 3 morts. Les autres avaient déjà des valvulopathies."
Ces propos de Jacques Servier, très discret depuis le début de l'affaire du Mediator, ont "scandalisé" l'avocat des plaignants.
Un rapport remis à Servier dès octobre 2009
Alors que Jacques Servier conteste toute faute, Le Figaro affirme que le laboratoire a volontairement ignoré les risques du Mediator. Dans son édition d'aujourd'hui, le quotidien annonce que le laboratoire avait reçu dès octobre 2009 un rapport établissant la dangerosité de son anti-diabétique. Servier n'avait alors pas demandé son retrait.
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