Non sans une petite frayeur, l'atterrisseur européen Schiaparelli a commencé sa descente vers la planète Mars
Le grand saut de Schiaparelli est la première étape d'ExoMars, une ambitieuse mission scientifique européano-russe en deux volets, qui vise à rechercher des indices d'une vie actuelle et passée sur Mars.
Pour l'instant, seuls les Américains ont réussi à poser sur Mars des engins qui sont parvenus à fonctionner. Pour l'instant ! Dimanche 16 octobre, l'atterrisseur européen Schiaparelli a entamé une descente de trois jours vers la planète rouge. Bonne nouvelle : la sonde scientifique TGO (Trace Gas orbiter) qui l'a transporté jusque là, est elle aussi en bonne santé après avoir donné brièvement quelques inquiétudes aux ingénieurs.
Les deux appareils sont investis d'une mission de taille : explorer la planète rouge ainsi que son atmosphère afin de chercher d'éventuelles traces de vie dans le cadre de la mission scientifique ExoMars. Franceinfo vous en dit plus sur leur aventure :
Un long voyage ensemble et une séparation réussie
TGO et Schiaparelli, nommé en honneur de l'astronome italien du XIXe siècle, ont parcouru près de 500 millions de kilomètres depuis leur lancement en mars par une fusée russe Proton depuis Baïkonour (Kazakhstan). Après un périple de sept mois pour rejoindre la planète rouge, Schiaparelli s'est séparé à 16h42 (heure de Paris) de TGO.
Cette sonde européano-russe devra changer de trajectoire dans la nuit pour s'écarter de Mars, faute de quoi elle entrerait en collision avec la planète. Elle s'insérera mercredi en orbite autour de la planète rouge, pendant que Schiaparelli devra relever son propre défi : atterrir sans encombre. Or; "pendant une petite heure", les ingénieurs ne recevaient plus les télémesures qui permettent de connaître l'état de santé de la sonde, a expliqué à l'AFP Michel Denis, directeur des opérations de vol d'ExoMars 2016. Mais rassurez-vous, "TGO est en bonne santé. Elle a bien résisté" à la séparation.
La sonde TGO sera chargée de "renifler" l'atmosphère martienne pour détecter des gaz à l'état de traces comme le méthane qui pourrait indiquer la présence d'une forme de vie actuelle sur la planète. Elle se mettra au travail début 2018.
Le plus dur reste à faire pour l'atterrisseur Schiaparelli
Schiaparelli, qui a une masse de 577 kilos au départ, est une capsule de 2m40 de diamètre qui ressemble un peu à "une piscine gonflable pour bébé", selon Michel Denis. La descente vers Mars durera trois jours, mais il n'y aura que six minutes entre le moment où Schiaparelli entrera dans l'atmosphère martienne et son impact au sol. Et pour cause, il pénétrera dans l'atmosphère, à une vitesse de 21.000 km/heure. Un bouclier thermique le protègera de l'important échauffement né du contact avec l'atmosphère et le ralentira. A 11 km de la surface, un parachute s'ouvrira et lui permettre de se poser sur la plaine équatoriale de Meridiani Planum, sur laquelle a déjà atterri en 2004 le rover américain Opportunity.
Enfin, neuf rétrofusées seront allumées à environ 1 km de la surface pour diminuer encore l'allure et les moteurs seront ensuite coupés à 1 ou 2 mètres du sol. L'impact final sera amorti par la structure écrasable du module. Les capteurs de Schiaparelli seront entrés en action un peu plus d'une heure avant le choc pour enregistrer toute une série de données.
Le module est équipé d'une petite station météo qui mesurera la pression, la température, la vitesse du vent mais aussi les champs électriques à la surface de Mars.
Mais la vie de Schiaparelli sera de courte durée: deux à huit jours environ car il est seulement équipé d'une batterie non rechargeable.
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