Les Français modèrent leur appétit pour les antidépresseurs
L’explication réside dans la tendance des médecins français à prescrire, plus qu’ailleurs, des médicaments plus récents et plus chers, au détriment des molécules qui ont déjà des génériques. L’étude cite en exemple les anticholestérols : 44% seulement des prescriptions en 2009 ont porté sur des médicaments ayant des génériques, moins chers et tout aussi efficaces, contre 94% en Allemagne.
_ C’est ce que révèle une étude de l’Assurance maladie, à l’issue d’une comparaison avec sept pays européens menée entre 2006 et 2009 (Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suisse).
En volume de médicaments consommés par habitant, si la France continue de partager, ex aequo avec l’Espagne, le deuxième rang, l’écart avec les autres pays européens se réduit de manière significative. L’écart de consommation avec les pays suivants est passé de 15% en moyenne en 2006, à 6% en 2009.
_ Le résultat, selon l’Assurance maladie, de la responsabilisation des médecins et des assurés.
De moins en moins d’antidépresseurs
Résultat encore plus encourageant : la France n’occupe plus la première place en matière de consommation d’antidépresseurs, passant de la première à la troisième place. Les Français sont en outre les seuls Européens à avoir réduit leur consommation de "pilules du bonheur".
D'après l'assurance maladie, c'est le résultat de la politique de prévention menée auprès des médecins : les antidépresseurs seraient aujourd'hui prescrits à meilleur escient.
Reste que six millions de personnes en France prennent des antidépresseurs, en majorité des femmes. Et dans près de 80% des cas, ce sont les médecins généralistes qui les prescrivent, pas des psychiatres.
Seul point noir : la France reste largement en tête des dépenses, tous médicaments confondus, avec une moyenne de 114 euros par habitant en 2009, contre 94 euros en Espagne ou 70 euros en Allemagne. Seule la Suisse rivalise, avec 107 euros par habitant et par an.
_ Quant au Royaume-Uni, le plus gros consommateur en volumes, il a aussi les dépenses les plus faibles (59 euros). Un effet de taux de change explique en partie ce paradoxe, mais aussi une politique de baisses de prix très importantes.
Gilles Halais, avec agences
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