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Le Comité d'éthique opposé à l'euthanasie et au suicide assisté

Dans un avis rendu public ce lundi, la majorité des membres du Comité consultatif d'éthique souhaitent que le Parlement ne légalise pas l'assistance au suicide et l'euthanasie. Deux sujets sur lesquels cette instance n'est pas parvenue à un accord à l'unanimité.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Dans son avant-propos, Jean Claude Ameisen, le président du Comité consultatif d'éthique ne cache pas les désaccords sur ces douloureuses questions. Et il précise bien que la position adoptée ne l'a pas été à l'unanimité : "La majorité des membres du Comité expriment des réserves majeures et
recommandent de ne pas modifier la loi actuelle, estimant qu'elle opère une
distinction essentielle et utile entre + laisser mourir + et + faire mourir +,
même si cette distinction peut, dans certaines circonstances, apparaître floue.
Ils considèrent que le maintien de l'interdiction faite aux médecins de + provoquer délibérément la mort + protège les personnes en fin de vie, et qu'il
serait dangereux pour la société que des médecins puissent participer à +
donner la mort +".

De la même façon, la majorité des membres n'ont pas jugé souhaitable la légalisation de l'assistance au suicide. Car ils ont estimé que "toute évolution
vers une autorisation de l'aide active à mourir pourrait être vécue par des
personnes vulnérables comme un risque de ne plus être accompagnées et traitées
par la médecine si elles manifestaient le désir de poursuivre leur vie jusqu'à
la fin".

Le "laissez mourir", une "détresse insupportable"

Mais d'autres positions s'expriment après celle de la majorité comme par exemple celle de Michel Roux* qui dénonce l'hypocrisie du  "laisser mourir " autorisé par la législation actuelle : "On ne peut se contenter de faux-semblants : la privation de nourriture, pour ne considérer que ce seul cas, n'impose aucun geste particulier et elle ne révèle pas tout de suite ses effets. Elle parait donc facile à admettre. Mais elle tue. Et elle impose l'attente, ce que ne ferait pas un geste létal. Or cette attente peut être une détresse insupportable et qui n'en finit pas, pour un patient et pour ses proches, détresse dont les soignants se feront les témoins impuissants". *

Les décisions des patients mieux appliquées

Si les membres du Comité d'éthique se sont divisés sur l'euthanasie et le suicide assisté, ils se sont en revanche entendus à l'unanimité pour demander que les "directives anticipées " de fin de vie des patients ne soient plus considérées comme des souhaits, mais comme des décisions "contraignantes pour les soignants sauf exception
dûment justifiée par écrit"
.

Enfin le Comité recommande le respect du droit d'une personne en fin de vie à être endormie jusqu'au décès si elle le demande.

Un débat sur l'accompagnement de la fin de vie avant la fin de l'année

En déplacement à Lorient lundi, François Hollande à déclaré en marge de la visite d'un hôpital qu'un projet de loi serait proposé au terme du débat sur l'accompagnement de la fin de vie.

"Le comité national d'éthique a souhaité ouvrir un débat public national, c'est également ma démarche , a assuré le président de la République. Donc au terme de ce débat, il y aura, sans doute à la fin de l'année, un projet de loi" , qui "complètera, améliorera la loi Leonetti."

Jean Leonetti, auteur de cette loi en 2005, s'est par ailleurs déclaré "satisfait" de l'avie émis par le Comité consultatif national d'éthique. Dans un communiqué, il indique "avoir pris connaissance avec satisfaction du rapport du CCNE" .

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