L’AFSSA blanchit le maïs transgénique
"Dans un avis daté du 23 janvier dernier, mais jusque-là tenu secret'', l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) estime que la consommation du maïs transgénique MON 810, dont la culture est interdite en France, ne présente pas de risque pour l'homme. C'est ce que révèle le Figaro ce matin.
Pourtant, un rapport du professeur Yvon le Maho invoquait des risques sanitaires. C'est d'ailleurs ce document que le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, avait mis en avant en juin dernier pour justifier l'interdiction de la culture de ce maïs en France.
Faut-il alors s'attendre à ce que la culture de ce maïs soit à nouveau autorisée en France ? ... Non, répond José Bové. Invité de France Info ce matin, le leader altermondialiste ne cache pas son scepticisme concernant ce nouveau rapport. Sceptique et pas surpris. " L'AFSSA a toujours défendu les OGM ", déplore-t-il.
_ Les 25 points qui ont motivé la close de sauvegarde française sur les OGM sont basés "sur des articles scientifiques", poursuit M. Bové. Et ce nouvel avis de l’AFSSA ne "va rien changer", selon lui.
Réagissant à l'article du Figaro, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments a affirmé qu'"aucun secret particulier" n'avait entouré son avis affirmant l'absence de danger pour la santé du maïs OGM de Monsanto. "Sauf lorsqu'il y a urgence sanitaire, il y a toujours entre 15 jours et un mois entre le moment où l'on transmet un avis signé aux autorités de tutelle et le moment où on le met en ligne", a-t-elle expliqué. Mais "compte tenu des éléments qui attestent que cet avis suscite beaucoup d'intérêt", il a été mis en ligne dans la matinée.
Un peu plus tard, nouvelle réaction, du ministère de l'Ecologie cette fois-ci, qui indique que l'avis de l'AFSSA, selon lequel le maïs OGM Monsanto est sans danger pour la santé, ne remet pas en cause la clause de sauvegarde suspendant sa culture, décidée sur des fondements environnementaux.
Avant son interdiction, le MON810 était le seul OGM cultivé en France. Invoquant "le principe de précaution", le gouvernement français avait interdit sa culture l’an dernier et déclenché auprès de l'Union européenne la clause de sauvegarde, suivant ainsi l'avis de la Haute autorité provisoire sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
_ Mais cette clause de sauvegarde a déjà été remise en question. Début novembre, les autorités sanitaires européennes ont notamment estimé que son maintien était infondé.
Cécile Mimaut, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.