La recherche sur le sida souffre d’un manque de moyens
En France, on dénombre encore chaque année, 7.000 nouvelles infections, et 2,5 millions dans le monde.
L'ANRS, l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida qui fédère la recherche sur le sida, n'aura pas les moyens de poursuivre son travail sur la prévention de la maladie si ses moyens ne sont pas nettement augmentés.
C’est son directeur Jean-François Delfraissy, qui le dit.
Un constat qui intervient alors que la 17ème conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes vient de se tenir à San Francisco.
_ Une rencontre qui a particulièrement tournée autour de la prévention.
_ “Un des éléments forts de la Conférence” de San Francisco, a été l'utilisation “beaucoup plus large” des antirétroviraux, normalement donnés comme traitement, et qui pourraient servir d'“outils de prévention” a indiqué le Professeur Delfraissy. L'ANRS, a-t-il dit, est “très active” sur le sujet, avec plusieurs essais engagés.
Bénéficier du grand emprunt
_ Seulement voilà, le Professeur Delfraissy explique que les essais de phase 3 coûtent “plusieurs millions d'euros” et que l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales n'aura “sans doute pas assez d'argent”.
Il a rappelé que le budget de l'ANRS tournait actuellement autour de 45 millions d'euros. Il faudrait en 2011 “15 à 20 millions de plus”.
_ Il espère que l'agence puisse “bénéficier des retombées du grand emprunt”, pour lequel les discussions “sont en cours”. Le sida figure, avec le cancer, les maladies génétiques et Alzheimer parmi les priorités de la recherche en santé publique, auxquelles devrait aller une petite partie des 35 milliards du grand emprunt.
Prévention insuffisante
La Cour des comptes a pointé dans son dernier rapport annuel une action publique de prévention et de dépistage du sida insuffisante.
Pour une prise en charge sanitaire en 2007 de 1,1 milliard d'euros pour le seul régime général de l'Assurance maladie, le montant des dépenses de prévention est resté à seulement 54 millions d'euros.
Mikaël Roparz, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.