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L'Académie de médecine lance un appel aux dons de cerveaux post mortem

Ces dons devraient permettre de faire évoluer la recherche sur des maladies comme Alzheimer, Parkinson ou la sclérose en plaques.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une patiente atteinte d'un cancer du cerveau passe un scanner. (IAN HOOTON / I3H / AFP)

La science s'intéresse à votre cortex. L'Académie de médecine a lancé, lundi 20 janvier, un appel au don de cerveau post mortem pour permettre des recherches sur le vieillissement cérébral et les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. "La recherche bute aujourd'hui sur un obstacle majeur : la pénurie de cerveaux à étudier induite par la disparition programmée de l'autopsie scientifique en France", souligne l'Académie de médecine, précisant que seulement 0,11% des décès ont été suivis d'une autopsie en France en 2011.

A cette situation est venue s'ajouter un durcissement des lois de bioéthique qui imposent désormais d'obtenir le consentement du donneur ou de sa famille avant de pouvoir prélever un organe post mortem.

Banque nationale de cerveaux

Pour faire face à cette pénurie, une banque nationale de cerveaux, le GIE Neuro-CEB, a été mise en place dès 2006 à l'initiative de plusieurs associations de patients. "Nous avons besoin de cerveaux de patients atteints de maladies, mais également de cerveaux témoins, c'est-à-dire de personnes qui n'étaient pas touchées par ces pathologies avant leur décès afin de pouvoir les comparer", explique Marie-Claire Artaud, la coordinatrice de la banque de cerveaux, dont le siège est situé à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière, à Paris.

La mobilisation des associations de patients a permis de collecter, à ce jour, quelque 400 cerveaux, tandis que 1 700 personnes ont consenti à un prélèvement de leur cerveau à leur décès. Mais si les dons de patients atteints de la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson ne posent pas trop de problèmes, leur nombre reste insuffisant pour ce qui est de la sclérose en plaques ou d'autres pathologies du cerveau, et surtout en ce qui concerne les personnes "témoins".  

En faveur du consentement présumé

Les prélèvements de cerveau n'ont rien à voir avec les prélèvements en vue d'une greffe d'organes, ne sont pas réalisés par les mêmes équipes, ni dans les mêmes conditions. C'est ainsi que les personnes décédées d'un accident de la circulation ne peuvent qu'exceptionnellement donner leur cerveau, généralement abîmé par l'accident, alors qu'elles sont de bonnes candidates au don d'autres organes.

Le prélèvement de cerveau doit être effectué dans les 48 heures suivant le décès. Il est effectué dans l'un des quinze centres de prélèvements hospitaliers existant en France sur des donneurs ayant expressément donné leur consentement de leur vivant. Pour l'Académie de Médecine, il faudrait élargir les conditions de ce don à ceux existant déjà pour le don en vue d'une greffe. A savoir le consentement présumé, qui concerne toute personne n'ayant pas manifesté d'opposition de son vivant à ses proches ou en le faisant inscrire dans un registre national des refus.

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