Il trouve une dent vieille de 560 000 ans : "Je devrais peut-être jouer au Loto !"
Valentin Loescher, 20 ans, participe à ses premières fouilles. Bonne pioche : la semaine dernière, cet étudiant en histoire de l'art et archéologie est tombé sur une dent vieille de 560 000 ans, à Tautavel (Pyrénées-Orientales).
"Je ne joue pas au Loto, mais je devrais peut-être !" Pour son tout premier chantier de fouilles archéologiques, Valentin Loescher, 20 ans, n'a pas manqué de veine. A Tautavel (Pyrénées-Orientales), la semaine dernière, cet étudiant en histoire de l'art est tombé sur une dent humaine vieille de 560 000 ans ! Une découverte importante, qui pourrait contribuer à mieux connaître les habitants qui ont précédé l'homme de Néandertal.
"C'était jeudi dernier [le 23 juillet]. Je grattais mon carré de fouilles pendant que ma binôme était en pause, explique-t-il à francetv info. Je grattais un monticule de terre avec beaucoup d'objets, dont des restes d'animaux assez gros : une mandibule de cheval, une cheville osseuse, sûrement une corne de rhinocéros..." Et puis soudain, il aperçoit un petit bout d'émail qui dépasse. Une dent, sans doute. "Mais bon, des dents, on en trouve. Des craches de cerf, par exemple. Jusque-là, rien d'exceptionnel." Valentin et sa binôme, Camille, vont alors présenter la dent à la paléo-anthropologue qui dirige la fouille, Amélie Vialet. Son profil est alors examiné par ordinateur, grâce à ses courbures caractéristiques. L'échantillon est ensuite envoyé au laboratoire. "A ce moment-là, il y a de l'excitation", confie l'étudiant, originaire de Metz.
"A chaque reste humain, le labo paie l'apéro !"
Jusque-là, 148 restes humains ont déjà été découverts sur le chantier de fouilles de la Caune de l'Arago, bien connu des paléontologues. Mais quand le verdict tombe enfin, le lendemain, la nouvelle ravit les spécialistes : cette dent humaine est vieille de 560 000 ans, soit 100 000 années de moins que "l'homme de Tautavel". Une découverte majeure : "Avec les restes d'animaux et les pierres taillées, on savait déjà que le site était occupé à cette époque, mais cette dent livre des informations sur l'évolution des hommes." Les scientifiques vont maintenant se pencher sur la dent.
"Je ne sais pas si je réalise vraiment. Je suis content, mais il n'y a pas de quoi être fier non plus. J'étais juste sur le carré au bon moment", résume Valentin, avec un brin de modestie. L"étudiant ne regrette pas de passer ses vacances à gratter la terre : "A chaque découverte d'un reste humain, le laboratoire paie l'apéro. Là, c'était un cubi de muscat." Valentin Loescher va encore passer trois semaines sur le chantier. "Il y a plein d'ossements d'animaux intéressants. On va continuer à fouiller, on verra bien !"
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