"Honte", "mauvais signal" : accueil mitigé pour la mission sur les soins palliatifs
Après l'annonce de François Hollande ce mardi matin, lors de
la visite d'une unité de soins palliatifs à Rueil-Malmaison, d'une réforme à
venir sur la question des soins palliatifs et de la fin de vie, les réactions
sont nombreuses. Sans jamais avoir prononcé le terme d'euthanasie, le président
de la République a relancé le débat à ce sujet. Les représentants des forces concernées
ont rapidement réagi à l'annonce.
Jean-Luc Romero (ADMD) : le choix de Didier Sicard, "mauvais
signal"
Pour le président de l'Association pour le droit de mourir
dans la dignité (ADMD) Didier Sicard, la nomination du Pr Sicard pour mener la
mission est inquiétante. "La fin de vie est une question citoyenne intime
et pas une question médicale" , affirme Jean-Luc Romero. Il souligne
également que Didier Sicard est "proche de la théologie morale catholique" .
Le président de l'ADMD salue toutefois "l'annonce allant dans le sens de
son souhait de vouloir légaliser un acte médical assumé" .
Jean Leonetti (UMP) salue la nomination de Sicard
L'auteur de la loi sur le droit des malades et à la fin de
vie, en 2005, salue la décision de François Hollande. Toutefois il propose que "le
sujet soit abordé de manière plus large : la fin de vie ne se limite pas
aux problèmes de l'euthanasie, elle ne peut pas être abordée que par les
politiques et les experts" , précise-t-il dans un communiqué. Il propose
ainsi un large débat public.
Christine Boutin (PCD) : "Honte à vous !"
La représentante d'une partie des conservateurs catholiques
français s'est élevée contre la possible légalisation de l'euthanasie : "Décidément
cet Hollande nous aura tout fait ! L'appel à un acte assumé : celui
de donner la mort. Honte à vous monsieur le Président !" .
Mgr André Vingt-Trois : "Une bonne question"
L'archevêque de Paris a été reçu ce mardi après-midi à l'Elysée.
A l'issue de cette rencontre avec François Hollande, il a déclaré que la
question sur la fin de vie était "une bonne question" , tout en
précisant que "ce n'est pas parce qu'on pose une question qu'on y répond
positivement" .
Bernard Debré (UMP) : "Je suis opposé à une loi
sur l'euthanasie"
Le député de Paris, interrogé dans les couloirs de l'Assemblée
Nationale, a réaffirmé son opposition à une possible loi sur l'euthanasie. Sur
l'ouverture d'un débat, il a déclaré : "Il n'est pas anormal d'ouvrir
le débat, mais on l'ouvre chaque année. Moi, j'ai ma position, mais je ne veux
pas qu'il y ait d'ostracisme" .
Jean-Marie Le Guen (PS) : "il est légitime que le cadre législatif évolue" .
Selon le député PS, "on ne peut pas rester sur le statu quo actuel de la loi Leonetti" . Jean-Marie Le Guen rappelle l'exemple du cas Vincent Humbert, une demande "reconnue comme évidente par l'opinion publique et où la loi est inapplicable" . Le député souligne que selon l'Observatoire de fin de vie, il y a "chaque année 8.000 cas d'euthanasie dont 2.000 sans qu'aucune protection ne soit assurée : il est donc légitime que le cadre législatif évolue" .
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