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Voiture électrique : Bolloré double les constructeurs automobiles

L'industriel Vincent Bolloré a ouvert le carnet de commandes de sa voiture 100% électrique à l'occasion du salon automobile de Genève. La Bluecar est pour l'instant le modèle le plus abouti d'un marché à peine effleuré par les constructeurs automobiles en raison des difficultés techniques. Mais son fonctionnement sur des batteries au lithium jette le doute sur son caractère réellement écologique.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 12:26

Temps de lecture : 2min

Il n'en est pas peu fier. Dans les travées du salon automobile de Genève, l'industriel Vincent Bolloré répète à qui veut l'entendre qu'il a pris de vitesse les constructeurs automobiles en sortant la première voiture 100% électrique grand public pourvue d'une autonomie raisonnable pour une vitesse et une capacité respectables.

Le milliardaire a officiellement ouvert le carnet de commandes de la Bluecar, fabriquée en partenariat avec l'Italien Pininfarina. Elle n'est pas à vendre, mais à louer, 330 euros par mois, avec un engagement minimum de trois mois. Première livraison d'ici moins d'un an.

Avec une autonomie de 250 km pour une vitesse maximum de 130 km/h, la Bluecar est la première voiture totalement électrique destinée au grand public qui sorte du domaine des voiturettes sans permis.
_ Les constructeurs automobiles sont encore loin de dégainer les leurs. Quelques véhicules hybrides ont vu le jour, ou d'autres équipés de moteurs électriques intégrés dans des flottes d'entreprises ou de collectivités. Mais pour le grand public, le groupe Bolloré, qui n'était pas jusqu'ici spécialisé dans l'automobile, vient de se tailler la pole position.

Le conducteur-locataire pourra bénéficier d'une assistance 24 h sur 24 et le coût est estimé à un euro pour 100 km contre une quinzaine pour une voiture classique.

Mais la Bluecar n'est pas encore garée au nirvana automobile. Tout d'abord, sur le plan pratique, il faudra tout de même 5 h pour la recharger complètement, ce qui limite les trajets.

Risque de catastrophe écologique

Mais surtout, sa dimension écologique est remise en doute par son mode de propulsion. La Bluecar fonctionne en effet grâce à une batterie au lithium-polymère. Il faudra 40 kg de lithium pour réaliser une batterie. Or il existe peu de gisements commercialement exploitables de ce métal. Les principaux se trouvent à cheval sur la Bolivie, l'Argentine et le Chili (c'est en Bolivie que Bolloré compte trouver le sien) et au Tibet.

Les ressources exploitables en lithium sont évaluées à 11 millions de tonnes. En 2050, le FMI estime qu'il y aura près de trois milliards de voitures sur terre.

Grégoire Lecalot, avec agences