La Corée du Nord sort son premier smartphone... probablement chinois
Comme toujours en Corée du Nord, un déplacement du leader Kim Jong-Un est l'occasion d'une grande entreprise de propagande. Celle du week-end dernier n'a pas dérogé à la règle.
Cette fois, le dirigeant nord-coréen, qui a succédé à son père Kim Jong-il à la tête du pays, était au coeur d'une opération de communication d'un genre nouveau dans le pays. Il a en effet tenu entre ses doigts le premier smartphone 100 % nord-coréen. Ou, en tout cas, présenté comme tel.
Ne pas se fier aux apparences
Selon les spécialistes, "Arirang", le nom de ce smartphone, est en fait tout droit sorti des lignes d'assemblage d'une usine... chinoise. Une thèse accréditée par les images diffusées par l'agence officielle KCNA, montrant seulement l'emballage - consciencieux - des téléphones par des ouvriers assis.
Kim Jong-Un, lui, cité par l'agence KCNA, s'est apparemment contenté de déclarations sommaires et pour le moins alambiquées, du genre : "Ces téléphones portables seront très pratiques pour leurs usagers car la caméra a beaucoup de pixels ". Pour certains analystes, Arirang sera surtout très efficace pour surveiller les communications des Nord-Coréens.
Impossible de téléphoner à l'extérieur
Le téléphone portable n'est pas une découverte pour une partie de la population nord-coréenne. Entre un et deux millions de personnes - sur une population de 24 millions d'habitants - auraient un abonnement. Mais pour eux, impossible de joindre l'extérieur du pays ; seules les communications intérieures sont autorisées.
Pour le web, c'est encore plus compliqué. Le pays dispose d'une sorte de réseau intranet soumis à une sévère censure, "Kwangmyong", et seule une élite de quelques centaines de personnes a accès à Internet.
Cependant, les frontières semblent s'ouvrir quelque peu ; des DVD, MP3 et autres clés USB franchissent en contrebande la frontière chinoise, malgré l'interdiction. Et les (très rares) étrangers, depuis février dernier, ont même accès au réseau 3G. Ce qui a notamment permis à deux journalistes de l'agence Associated Press de révélant la froide réalité du pays.
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