Cette accusation, Google la connaît bien. Le géant américain est souvent accusé d'abus de position dominante : sa position de leader incontesté des moteurs de recherche lui confère une puissance immense sur Internet. Une puissance que beaucoup d'acteurs contestent ouvertement, comme le prouvent les plaintes régulières venues des quatre coins du monde. La dernière en date a été déposée ce jeudi par l'Open Internet Project (OIP), un groupe qui réunit plus de 400 acteurs européens du secteur. On y trouve de grands groupes de médias, comme Lagardère Active ou Axel Springer, mais aussi des associations de défense des consommateurs et de nombreuses start-ups venues de 15 pays. Dans un communiqué, l'OIP dénonce le monopole de Google qui lui permet de "manipuler les résultats de recherche afin de promouvoir ses propres services et dégrader ceux de ses concurrents ". Une plainte pour dénoncer "de nouveaux faits anti-concurrentiels " donc, et une atteinte à la "Neutralité du Net."Une vingtaine de procéduresAu niveau européen, Google est déjà depuis longtemps dans l'œil du viseur. Cette plainte déposée par l'OIP vient en effet compléter 18 autres procédures en cours à Bruxelles contre le moteur de recherche. Depuis longtemps, l'Union européenne le soupçonne d'entrave à la concurrence. Mais l'enquête ouverte est sur le point de déboucher sur un accord à l'amiable ; la Commission européenne semble satisfaite des "remèdes" proposés par Google. C'est loin d'être le cas de l'OIP, qui précise dans son communiqué : "À la lumière des anciens et nouveaux excès commis par Google, l'OIP considère que le troisième paquet de propositions avancé par Google est insuffisant et qu'il renforcerait encore davantage sa position dominante ". Le groupe demande donc un réexamen des solutions proposées par Google, et le cas échéant de lui infliger une amende, forcément très élevée. Le sujet est en tout cas très discuté ces jours-ci à l'occasion de la conférence de l'OIP qui s'est ouverte à Paris.