Espionnage : l'Union européenne ne veut pas sacrifier les négociations commerciales avec les USA
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'affaire Snowden en a douché plus d'un à froid. En apprenant que les Etats-Unis avaient écouté à peu près tout le monde sur leur sol, et au-delà, certains Etats ont commencé à grincer des dents. Certains, mais pas tous.
Paris, par exemple, a fait savoir qu'il serait opportun de "suspendre temporairement" les négociations sur l'accord de libre-échange, qui doivent ouvrir entre l'Europe et les Etats-Unis la semaine prochaine. Suspendre "pour une durée de 15 jours sans doute, pour éviter toute polémique et le temps d'obtenir les informations demandées" , explique la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. "Nous allons sans plus attendre de nous concerter avec nos partenaires européens" .
Compromis trouvé
Berlin a très vite opposé une fin de non-recevoir. "Les discussions sont entre les mains de la Commission européenne, qui souhaite qu'elles débutent le 8 juillet. L'Allemagne la soutient sur ce point" , a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement. Et il ajoute : "Nous voulons un accord de libre-échange et nous allons entamer les négociations. L'Europe trouvera un moyen de débattre des sujets qui sont importants pour nous" .
"C'est très important d'être cohérent et d'avoir un même discours sur ce sujet" , disait Najat Vallaud-Belkacem. Et dans les faits, Angela Merkel et François Hollande ont pu aborder le sujet lors du sommet sur l'emploi des jeunes tenu à Berlin mercredi après-midi. Le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a annoncé le lancement des négociations en parallèle de vérifications sur l'espionnage. François Hollande a surenchéri : "Pas d'ouverture des négociations sans discussions simultanées sur les activités des services de renseignement ".
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