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Californie : une loi pour effacer son passé numérique gênant

Une loi californienne va permettre aux adolescents, à partir du 1er janvier 2015, d'effacer leur embarrassant passé numérique. Ils pourront faire disparaître de leurs pages personnelles, sur les réseaux sociaux, les photos ou commentaires gênants téléchargés sur un coup de tête ou après une soirée trop arrosée.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Le texte est surnommé "la loi-gomme". Promulgué en début de semaine par le gouverneur de Californie, Jerry Brown, il va permettre aux adolescents de Californie d'officiellement demander la suppression des élements les plus gênants de leur passé numérique postés sur leur page Facebook, sur Twitter ou d'autres réseaux sociaux.

Photos de soirées compromettantes ou publications embarrassantes dans lesquelles on étale sa vie privée ou ses sentiments amoureux pourront être supprimées à partir du 1er janvier 2015, le temps pour les sites internet concernés de s'adapter à la nouvelle réglementation.

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Une loi qui n'est pas sans rappeler la charte du droit à l'oubli numérique signée en 2010 en France, à l'initiative de Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique.

En Californie, les défenseurs de la loi veulent s'assurer que les erreurs de jeunesse des internautes ne les poursuivront pas toute leur vie, notamment professionnelle, alors que les profils des réseaux sociaux sont de plus en plus observés et contrôlés lors des embauches.

"Les erreurs de jeunesse suivent leurs auteurs toute leur vie et leurs empreintes numériques les suivent où qu'ils aillent" (James Steyer, fondateur de l'ONG Common Sense Media, favorable à la loi)

Le texte de la loi donne aux jeunes de moins de 18 ans le droit de "retirer, ou d'exiger le retrait d'un contenu ou d'une information téléchargés sur un site internet ou une application ". Les réseaux sociaux Twitter et Facebook proposent déjà cette fonctionnalité sur leurs sites.

"C'est une protection révolutionnaire pour nos enfants, qui agissent souvent de façon impétueuse en téléchargeant des photos ou des messages déplacés avant de penser aux conséquences ", a déclaré le parlementaire démocrate Darrell Steinberg, auteur de la loi.

Le texte ne protège cependant pas les jeunes des commentaires ou photos les concernant téléchargés par des tiers, et ne permet pas aux adultes de gommer leurs erreurs de jeunesse, que de nombreux sites ou pages Facebook s'amusent à recenser et à publier.

Les opposants à la loi assurent qu'elle complique encore la tâche des sites internet, qui doivent déjà composer avec les multiples législations locales, dans chaque Etat américain.

D'autres affirment que le texte pourrait avoir des effets pervers : "En plus de la nécessité de connaître l'âge (de l'internaute), les sites devront savoir s'il habite ou non en Californie ", déclare Stephen Balkam, président du Family Online Safety Institute (FOSI). Ce qui obligerait les sites internet à récolter encore plus d'informations personnelles auprès des jeunes internautes.

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