: Vidéo Starlink : la pollution lumineuse des satellites de SpaceX inquiète les astronomes
Ils pourraient bientôt être des milliers en orbite autour de la Terre. Ces étranges traînées lumineuses observées récemment dans le ciel, ce sont les satellites du réseau Starlink. Voilà pourquoi le nouveau projet d'Elon Musk est contesté.
Ce ne sont ni des ovnis ni des étoiles filantes. Voici les nouveaux satellites Starlink, un projet de l'entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Le principe : avoir en permanence au-dessus de nos têtes des dizaines, voire des centaines de satellites qui peuvent prendre le relais des connexions Internet et de les envoyer de l'un à l'autre satellite pour qu'on ait une observation fluide sur Internet. Au 1er mai 2020, 422 satellites sont déjà en orbite et l'entreprise américaine prévoit de multiplier leur nombre par 30.
Des objets extrêmement lumineux
Cette multiplication des objets en orbite autour de la planète inquiète de nombreux astronomes. 1900 d'entre-eux ont d'ailleurs signé une pétition pour s'opposer au projet. C'est principalement la luminosité qui les préoccupe. "Ils sont tellement lumineux qu'ils peuvent être vus par des gens depuis le sol", explique Jonathan McDowell, astrophysicien au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics.
Quelles conséquences ?
Cela a un impact direct sur le travail des astronomes professionnels. "Quand un satellite passe devant un appareil photo pendant une prise de vue, il endommage collatéralement les données récoltées", souffle Jonathan McDowell. À terme, certains craignent même de ne plus pouvoir effectuer leur travail depuis le sol. Pour Guillaume Cannat, auteur de l'ouvrage "Le Guide du Ciel", le risque est qu'il devienne "quasiment impossible de faire des observations astrophysiques de qualité". D'autre part, cela peut aussi poser un problème pour les personnes qui aiment regarder un ciel étoilé.
Des risques de collision ?
Le 2 septembre 2019, le satellite européen Aeolus a dû effectuer une manœuvre pour éviter une collision avec l'un des premiers satellites Starlink. Avec la multiplication des objets en orbite, certains astronomes craignent même la possibilité d'une réaction en chaîne appelée syndrome de Kessler. En plus des 12 000 satellites déjà prévus, SpaceX a déposé une demande pour l'envoi de 30 000 satellites supplémentaires, ce qui pourrait faire monter leur nombre à 42 000. Une menace donc encore plus grande pour les scientifiques qui pourraient voir leur travail se compliquer dans les années à venir.
Le fondateur de SpaceX a tenté de rassurer les scientifiques en assurant qu'il allait adapter sa technologie pour en réduire l'impact. Il a aussi organisé plusieurs commissions pour discuter avec eux des solutions.
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