L'astronaute allemand Matthias Maurer remplace son ami Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale
La capsule Crew Dragon de Space X a décollé depuis les États-Unis mercredi à 21 heures (heure locale). Quatre astronautes rejoignent l'ISS, dont l'Allemand Matthias Maurer, qui remplace à bord son collègue et ami Thomas Pesquet.
La capsule Crew Dragon de Space X s'est désormais lancée vers la Station spatiale internationale. La fusée a décollé depuis la Floride (États-Unis) mercredi 10 novembre à 21 heures (heure locale). Le trajet doit durer environ 22 heures.
À bord, quatre astronautes : Raja Chari, Tom Marshbun, Kayla Barron et Matthias Maurer, collègue et ami de Thomas Pesquet, doivent rejoindre la Station spatiale internationale pour y réaliser une mission scientifique.
La mission "Cosmic Kiss" recèle une histoire d’amitié au carré. Celle nouée entre deux collègues astronautes reflet de l’amitié entre deux pays, la France et l’Allemagne. Thomas Pesquet et Matthias Maurer se rencontrent il y a une dizaine d’années. Le Français, ingénieur aéronautique de formation, est alors pilote d’avion. L’Allemand, ingénieur formé à Nancy, docteur spécialisé dans la science des matériaux, travaille dans une entreprise de technologie médicale.
Mais tous les deux rêvent d’espace. Pendant un an, ils vont répondre aux mêmes questions, partager les mêmes émotions, être confrontés aux mêmes épreuves de la très rare sélection d’astronautes organisée par l’Agence spatiale européenne (ESA). C’était en 2009. Le précédent concours remontait à 1992. Quelque 8 500 candidats et à l’arrivée, seulement six visages présentés au public parmi lesquels un Français, Thomas Pesquet, et un Allemand, Alexander Gerst.
Son compatriote Matthias Maurer a, lui aussi, réussi tous les tests mais il doit se contenter de faire partie des dix finalistes. Il pense alors que ses rêves d’espace se sont envolés.
L’année suivante, en 2010, Maurer, repéré lors de la sélection, rejoint l’Agence spatiale européenne en tant qu’ingénieur de soutien aux six astronautes. Une décennie de travail en commun a forgé un fort esprit d’équipe et une amitié solide avec Thomas Pesquet. Il est avec lui dans toutes ses préparations avant son premier vol sur la Station spatiale internationale en 2016. Maurer, lui, s’entraîne dans les grottes et sur les volcans pour simuler une exploration planétaire ou lunaire, ou sous l’eau dans une base sous-marine de la Nasa à l’été 2016 pour préparer une future mission sur Mars.
2017, la seconde chance de Matthias Maurer
Début 2017, la bonne nouvelle arrive alors que son ami est à bord de l’ISS : Matthias Maurer devient le septième astronaute de l’équipe européenne. "Je suis le neuf, le jeune de l’équipe, confie Maurer, pourtant je ne suis pas le plus jeune." Maurer a 51 ans. Pesquet, de 8 ans son cadet, a 43 ans. Même signe astrologique : poisson. Et l’Allemand né dans la Sarre, région allemande à la frontière avec la France, échange dans un très bon français (ou en anglais) avec son ami. L’Allemand raconte ses souvenirs d’étudiants à Nancy. "La France, c’est important dans mon histoire et dans ma famille. J’y ai vécu un an et demi et j’y ai beaucoup de copains avec qui j’ai gardé contact, mais c’est aussi le cas partout où j’ai étudié, en Espagne ou en Angleterre. J’ai étudié en Allemagne aussi, bien sûr, à l’université d’Aix-la-Chapelle où j’ai eu mon doctorat. Je suis un Européen."
Un Allemand qui remplace un Français au sein de l'ISS : Josef Aschbacher, le directeur général de l’ESA, l’Agence spatiale européenne, est conscient de la force du symbole. "La France et l’Allemagne vont désormais symboliquement être unies dans l’espace grâce à nos deux astronautes Thomas Pesquet et Matthias Maurer, souligne-t-il. C’est un moment très fort, très important pour l’amitié et le partenariat franco-allemand."
Cette mission "Cosmic Kiss" - notez la présence subtile de ISS dans le nom de la mission - est un nom choisi par Matthias Maurer, c’est une déclaration d’amour aux voyages dans l’espace. Elle reflète chez ces astronautes la passion d’apprendre et de transmettre, elle dit aussi le très beau sentiment d’amitié qui lie ces deux scientifiques.
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