Moscou et Washington s'allient pour construire une station en orbite lunaire
La signature de l'accord a eu lieu à Adélaïde (Australie), dans un contexte marqué par un essoufflement de la conquête spatiale, de financements limités et de probable fin de vie de la Station spatiale internationale (ISS).
Moscou et Washington sont en froid. Mais la Russie a tout de même rejoint le projet américain de création d'une station orbitale autour de la Lune, mercredi 27 septembre, afin de donner un nouvel élan à la conquête spatiale. La signature de cet accord a eu lieu à Adélaïde (Australie), lors du 68e Congrès international d'astronautique.
Vers une station orbitale autour de la Lune
Dans le cadre du programme américain Deep Space Gateway (en anglais), l'agence spatiale russe Roskosmos et la Nasa se serviront de la Station spatiale internationale (ISS) comme base pour une "exploration plus poussée de l'espace" et pour la création de cette plateforme internationale habitée devant être placée en orbite autour de la Lune, a annoncé Roskosmos dans un communiqué.
Роскосмос и @NASA подписали заявление о сотрудничестве в области исследования и освоения дальнего космоса - https://t.co/BB4cr1pW7J . pic.twitter.com/FraszqFnwO
— РОСКОСМОС (@roscosmos) 27 septembre 2017
Les fusées russes Angara et Proton-M pourraient notamment être utilisées en parallèle du lanceur lourd américain SLS, dont le premier vol est prévu en 2018, pour "créer l'infrastructure de la station lunaire", selon Roskosmos, qui précise que la création de cette station orbitale ne débutera pas avant le milieu des années 2020.
Un projet encore au stade des balbutiements
La Nasa nuance quelque peu cette annonce, en évoquant un projet au stade de la "formulation de concept". Mais l'agence américaine se dit "ravie de voir un intérêt international croissant envers le déplacement vers l'orbite lunaire comme prochaine étape dans le développement de l'exploration spatiale". L'accord signé avec Roskosmos doit servir de base à "une architecture d'exploration abordable financièrement et viable", selon la Nasa.
La Nasa avait annoncé il y a quelques mois travailler sur le projet Deep Space Gateway pour envoyer des astronautes en orbite lunaire, à l'aide de nouvelles fusées développées par l'agence spatiale américaine. La Russie ambitionne de son côté d'ouvrir une base scientifique sur la Lune et a annoncé qu'elle souhaitait effectuer ses premiers vols lunaires d'ici 2031.
Trouver un successeur à l'ISS
"Mieux vaut voler vers la Lune ensemble que de supputer qui va frapper le premier", résume l'expert russe Igor Lissov. Selon lui, Moscou pourra notamment fournir au projet Deep Space Gateway les fusées porteuses, les composants nécessaires à l'arrimage et les systèmes de subsistance.
La Lune intéresse également l'Agence spatiale européenne (ESA). Son directeur général, l'Allemand Jan Woerner, plaide depuis sa nomination en 2015 en faveur de la création d'un "village lunaire" qui pourrait succéder à la Station spatiale internationale.
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