"Le rêve d’Icare" : la Nasa a envoyé une sonde vers le soleil
Les chercheurs soulignent la dimension onirique et "mythique" de cette nouvelle prouesse technologique.
Grâce à la fusée Delta 4 Heavy, la sonde Parker a entamé dimanche 12 août un voyage inédit vers le soleil. Ce sera la première fois qu'un engin spatial s'approchera si près de l'astre : 6 millions de kilomètres de sa surface. Toutes les planètes du système solaire ont en effet été visitées mais le soleil n'a été étudié qu'à distance jusqu'ici. Il a d'ailleurs fallu des décennies pour avoir la technologie capable de résister à ces conditions extrêmes.
Le rêve d’Icare
Thierry Dudok de Wit, astronome à l’université d’Orléansfranceinfo
"Il y a quelque chose de mythique là-dedans, s’émerveille l’astronome Thierry Dudok de Wit. Il y a une part de rêve qui fait que cette mission a quelque chose quand même d’exceptionnel."
Même Eugene Parker, 91 ans aujourd’hui, est impatient. C’est lui qui, en 1958, avait théorisé l’existence du vent solaire, lui qui a proposé que le soleil crachait des jets de matière au point de former une couronne ultra chaude.
C’est un voyage dans un endroit où personne, absolument personne, n’est allé
Eugene Parker, astrophysicien spécialiste du soleilavec franceinfo
Il y fait "bien trop chaud pour que n’importe quel engin spatial puisse fonctionner, explique Eugene Parker. Mais une ingénierie très intelligente a permis d’aboutir à ce qui ressemble à une mission tout à fait réalisable."
Objectif : suivre la météo solaire pour prévenir d’importants dégâts
La mission de la sonde Parker est de mieux comprendre le soleil en allant au plus près, notamment pourquoi il existe une si grande différence de température entre la surface du soleil et la couronne, à un million de degrés. "La surface du soleil est à peu près à 6 000 degrés alors que la couronne monte à des températures beaucoup plus élevées. Et ce qui est aussi important à comprendre c’est comment cette couronne se transforme en un vent continu de particules", précise Sacha Brun, chercheur au CEA.
L’idée est de pouvoir suivre d’ici quelques années la météo solaire au quotidien. Car ces tempêtes de particules quand elles atteignent la Terre peuvent causer d’importants dégâts au fonctionnement des satellites et au réseau électrique.
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