Les journalistes de "Sciences et Vie" démissionnent après un "désaccord" avec le propriétaire du magazine
Neuf journalistes ont décidé de quitter le magazine centenaire. La Société des journalistes du magazine déplore "l'absence totale d'expertise scientifique" au sein de la rédaction survivante.
Sciences et Vie connaît-il ses dernières heures ? Neuf journalistes travaillant pour le magazine, dont la quasi-totalité des rédacteurs titulaires, ont annoncé mardi 30 mars avoir démissionné en raison de "désaccords" avec le groupe Reworld Media, son propriétaire depuis l'été 2019.
Un départ collectif qui concerne, dans le détail, cinq titulaires et quatre pigistes, le mensuel et ses hors-séries, et risque de porter "un coup fatal" à cette publication centenaire, spécialisée dans la vulgarisation scientifique, selon sa société des journalistes (SDJ).
La nouvelle est tombée sur @franceinter : 9 journalistes de @science_et_vie démissionnent. Science & Vie n'est plus. #ScienceSansVie @Sonia_Devillers @SDJ_Science_Vie @unboutdumonde_ @NicoMartinFC @CageJulia pic.twitter.com/KusyC9pCjD
— Sauvons Science & Vie (@SauvonsSV) March 30, 2021
Partis début mars, les cinq titulaires ne sont "pas remplacés", a précisé la SDJ dans un communiqué, déplorant "l'absence totale d'expertise scientifique" au sein de la rédaction survivante de huit titulaires (maquettiste, iconographes, etc.), dont un "dernier" rédacteur spécialisé, "nommé rédacteur en chef adjoint".
Un site internet sans journalistes
Le travail de veille et la "quasi-totalité de la rédaction des articles" sont donc confiées aux pigistes, sans "équipe rédactionnelle interne" pour assurer la "cohésion éditoriale", estime la SDJ, qui représente aussi Science et vie junior, non touché par cette vague de départs. En outre, "la conception et la réalisation des hors série ont été entièrement externalisées et confiées à l'agence Com'Press".
Parmi leurs griefs : le manque d'effectifs – une vingtaine de journalistes travaillaient sur le titre avant son rachat par Reworld, selon la SDJ – mais aussi la gestion du site internet par des "chargés de contenus" non journalistes. Ou encore la nomination d'une directrice de la rédaction et d'un rédacteur en chef sans expertise scientifique...
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