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La planète Mars bientôt sur écoute

Le Centre national d'études spatiales (CNES) présente cette semaine au Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget la maquette, grandeur réelle, de la SuperCam. Équipée d’un micro, l’instrument de télédétection du sol martien va permettre de voir mais aussi d'écouter la Planète rouge.

Article rédigé par Stéphane Iglésis, franceinfo - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Représentation d'artiste du futur Mars 2020 rover sur la surface de Mars.  (NASA  / MAXPPP)

La mission américaine Mars 2020 de la NASA pourra écouter Mars grâce à la SuperCam, dont la maquette grandeur nature est présentée sur le stand du Centre national d'études spatiales (CNES) au Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.

Fabriqué en grande partie par l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) de Toulouse, l’instrument de télédétection du sol martien va succéder à la ChemCam, l’œil du robot Curiosity qui roule sur la Planète rouge depuis mars 2012. Mais cette fois-ci, il sera aussi capable de capter les sons. 

On aura en plus de l’image, le son

Sylvestre Maurice, astrophysicien

à franceinfo

La SuperCam pourra notamment étudier "le vent qui interagit avec le Mars 2020 Rover, les mouvements de roues, les mouvements des bras", explique l’astrophysicien Sylvestre Maurice. Elle pourra aussi enregistrer les sons émis par le petit laser envoyé sur Mars pour en mesurer la chimie et qui, lorsqu’il interagit avec la surface, émet un claquement. Le décollage est prévu en 2020 pour une arrivée sur Mars un an plus tard.

Un intérêt scientifique

Mais la mission Mars 2020 est avant tout scientifique. Il a donc fallu convaincre les Américains de l’utilité d'une SuperCam équipée d’un micro. "Le laser n’est pas capable de distinguer un basalte, une roche volcanique sèche, d’une argile qui a vu de l’eau comme au bord de la Garonne", explique David Mimoun, enseignant chercheur à l'Institut Supérieur de l'Aéronautique et de l'Espace (ISAE Supaero).

Le son du laser sur une argile sera beaucoup plus étouffé que le son du laser sur un basalte, donc on va être capable de rajouter cette dimension-là à la mesure scientifique et c’est pour ça qu’on a été sélectionné

David Mimoun, enseignant-chercheur

à franceinfo

Tout petit, ce micro banal a été "durci", comme on dit dans l’industrie spatiale car il doit résister au voyage et au séjour sur Mars. "Il doit subir toutes les radiations entre la Terre et Mars. C’est aussi un environnement hostile, avec des températures  de -120 degrés la nuit", précise Philippe Caïs, chef de projet à l’ISAE Supaeo.

Il n’y a pas que les Toulousains qui vont mettre Mars sur écoute. Les Américains ont décidé que pour l’atterrissage de Mars 2020, une caméra GoPro sera sur le module, histoire de ne pas laisser les bonnes idées aux seuls Européens.

A Toulouse, le reportage de Stéphane Iglesis

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