L'Europe donne son feu vert à la fusée Ariane 6

Dix-neuf ans après Ariane 5, l'Europe ouvre la voie à Ariane 6. Les ministres européens de l'Espace sont parvenus, mardi 2 décembre, à un accord pour construire cette nouvelle fusée. "Avec cette décision historique", l'Europe apporte "une réponse forte à la concurrence internationale dans un secteur stratégique pour la souveraineté européenne, pour son industrie, pour l'emploi", a déclaré la secrétaire d'Etat française à la Recherche Geneviève Fioraso.

La France en première ligne

L'Europe s'est engagée sur un financement de 4 milliards d'euros pour Ariane 6, une somme qui inclut la construction d'un nouveau pas de tir à Kourou (Guyane) et l'évolution du petit lanceur Vega. Au total, elle prévoit un budget global pour ses lanceurs de 8 milliards d'euros sur dix ans. Mais c'est surtout la France qui est en première ligne : Paris s'est engagé à hauteur de 52% et l'Allemagne de 22%.

L'objectif est de faire face à une concurrence accrue sur le marché des lancements de satellites. Ariane 6, qui devrait décoller dès 2020, se veut une nouvelle fusée plus compétitive. Alors qu'Ariane 5 a conquis plus de 50% du marché commercial des lancements de satellites, sa place de leader est désormais menacée par le Falcon de l'américain SpaceX, qui mène une politique de prix très agressive. Son succès est tel que la Nasa a choisi ce constructeur, avec Boeing, pour mettre au point les premiers vaisseaux privés habités.

Modulable en deux versions pour répondre à tous les besoins

Ariane 6 offrira deux configurations : une légère, avec deux propulseurs d'appoint, et une lourde avec quatre. Elle pourra ainsi répondre à la fois aux besoins institutionnels (satellites scientifiques, sondes spatiales...) et aux vols commerciaux (satellites télécoms, télévision...).

Peu après l'annonce de l'accord, l'Agence spatiale européenne a publié des photos et une vidéo montrant ce quoi ressemblera la nouvelle fusée.