Cet article date de plus de trois ans.

Des employés de Blue Origin dénoncent une culture d'entreprise "toxique" nuisant à la sécurité

"Blue Origin n'a aucune tolérance pour la discrimination ou le harcèlement", a réagi la société de Jeff Bezos, en s'engageant à "enquêter rapidement sur toute nouvelle allégation de mauvaise conduite".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La fusée New Shepard développée par Blue Origin s'apprête à s'envoler, le 20 juillet 2021 à Van Horn (Etats-Unis). (HANDOUT / BLUE ORIGIN / AFP)

Des employés de l'entreprise spatiale du milliardaire Jeff Bezos, Blue Origin, ont dénoncé publiquement jeudi 30 septembre un environnement de travail "toxique". Dans un texte publié en ligne (en anglais), l'ancienne responsable de la communication interne, Alexandra Abrams, ainsi que 20 autres actuels et anciens employés souhaitant rester anonymes décrivent une atmosphère où règnent selon eux le sexisme et les pratiques dangereuses pour la sécurité des vols.

Les signataires de la tribune listent ainsi de nombreux comportements déplacés à l'égard des femmes – dont une personne ayant été plusieurs fois signalée pour harcèlement sexuel auprès des ressources humaines, ayant malgré tout été promue au sein de l'équipe de recrutement. Ils regrettent également que Blue Origin (3 600 employés) méprise les questions environnementales.

"Blue Origin ignore l'état de notre planète, détourne le regard face au sexisme, n'est pas suffisamment à l'écoute des défis de sécurité, et réduit au silence ceux qui cherchent à corriger ces problèmes."

Les signataires de la tribune

"Nous ne devrions pas attendre la perte de vies humaines pour nous pencher sur ce qu'il se passe derrière les portes des entreprises spatiales privées", écrivent-ils encore. "Le temps est venu – maintenant que le public monte à bord – de permettre une surveillance indépendante."

"Pousser les employés dans leurs retranchements"

Après avoir transporté en juillet jusqu'à l'espace ses quatre premiers passagers, dont Jeff Bezos, un deuxième vol habité est prévu par Blue Origin le 12 octobre. De nombreux employés signataires ne "monteraient pas à bord d'un vaisseau de Blue Origin", affirme cette tribune, dénonçant un manque de personnel, de ressources et une pression extrême pour réduire les coûts et les délais.

"La compétition avec d'autres milliardaires (...) a pris le dessus sur les préoccupations liées à la sécurité qui auraient ralenti le calendrier."

Les signataires de la tribune

Ces anciens employés citent notamment le Britannique Richard Branson, fondateur de la société concurrente Virgin Galactic. Les responsables de Blue Origin sont encouragés à "pousser les employés dans leurs retranchements", raison pour laquelle certains d'entre eux ont eu "des pensées suicidaires", selon le texte. 

"Blue Origin n'a aucune tolérance pour la discrimination ou le harcèlement", a réagi l'entreprise, en s'engageant à "enquêter rapidement sur toute nouvelle allégation de mauvaise conduite".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.