"Cette station, c'était ce monde meilleur" : la Station spatiale internationale fête ses 25 ans
Cela fait un quart de siècle qu'elle tourne en orbite à 400 kilomètres au-dessus de nos têtes : la Station spatiale internationale (ISS) fête ses 25 ans le lundi 20 novembre. Résultat d’une coopération internationale inédite, cette station reste aujourd'hui le symbole d'un travail scientifique en commun entre grandes puissances, et ce pour encore une dizaine d'années.
Le projet né en 1984, quand le président Ronald Reagan lance le chantier d’une station spatiale américaine, voulue aux côtés de partenaires du "monde libre" : Europe, Japon, Canada. L’URSS travaille de son côté à un équivalent, déployé dans l’espace à partir de 1986, la station MIR. En novembre 1989, la chute du Mur change la donne. L’URSS n’est plus et la Russie devient un partenaire à associer. L’accord est scellé en 1994 et le 20 novembre 1998 le module Zarya décolle de Baïkonour, le premier de cette station devenue internationale.
"Un projet d'amitié des peuples"
L’astronaute Philipe Perrin a participé à ce chantier lors d’une mission en 2002. "Je l'ai vécu comme un projet d'amitié des peuples, raconte-t-il. À l'époque du rideau de fer, j'étais pilote de chasse et mon ennemi c'était la Russie. Au début des années 2000, je me suis retrouvé à créer cette station avec des pilotes d'essai qui venaient d'URSS, donc on pensait qu'on allait vers un monde meilleur. Cette station, c'était ce monde meilleur." Un monde meilleur qui s’incarne depuis 2011 à travers cette plate-forme d’habitat et de sciences : 110 mètres de long, 74 de large, plus de 400 tonnes et 250 astronautes d’une vingtaine de nationalités passés à bord.
Depuis février 2022, la guerre en Ukraine a entraîné l’arrêt de la plupart des coopérations scientifiques avec Moscou mais l’ISS résiste. Et même si la conquête spatiale s’écrit à nouveau à la pointe du drapeau, il restera l’exploit technologique. "Un élément habitable qui reste 25 ans sur orbite, on dépasse tous les records, analyse Olivier Sanguy, de la cité de l’Espace à Toulouse. C'est quand même un énorme succès et un sacré progrès. Si un jour on veut aller sur Mars, il faut envisager des habitats sur des années. Et là on a une expérience irremplaçable." La Station spatiale internationale finira sa vie démontée et brûlée dans l’atmosphère autour de 2030.
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