"C'est une opportunité qui ne se présente qu’une fois par génération" : une capsule SpaceX embarquera des astronautes américain en 2019
Après un premier vol à vide prévu en novembre, des astronautes de SpaceX retourneront dans l'espace à bord d'une nouvelle navette en 2019. Ils ont été présentés lundi au siège de l’entreprise américaine, dans la banlieue de Los Angeles.
Ils sont les héros du jour, applaudis par plusieurs centaines d’employés : au milieu des machines, dans un décor de science-fiction, quatre astronautes américains font leur apparition lundi 13 août au siège de SpaceX, dans la banlieue de Los Angeles. Ils seront les premiers depuis 2011 à retourner dans l’espace depuis les États-Unis, à bord d’une toute nouvelle navette. L'entreprise américaine SpaceX devient en effet un sous-traitant de la Nasa pour les vols habités, abandonnés par l'agence en 2011 au profit d’entreprises privées, chargées de fabriquer des navettes spatiales plus modernes et moins coûteuses.
Le premier vol avec passagers prévu en avril
"Avoir la possibilité de faire partie du premier vol d’un véhicule, en tant que pilote test, est une opportunité qui ne se présente qu’une fois par génération, s’enthousiasme Doug Hurley. Évidemment, je suis extrêmement reconnaissant. Mais je dirais aussi qu’il nous reste beaucoup de travail." Doug Hurley est l’un des deux astronautes qui effectueront en avril 2019 le premier vol test à bord de Crew Dragon, une capsule conçue par SpaceX, et née d’un contrat à 2,3 milliards d’euros signé avec la Nasa. "Ce qui me fait le plus peur, confie Bob Benkhen, qui sera lui aussi du voyage, c’est de ne pas savoir quelque chose que je devrais savoir. Ou qui pourrait être un élément clé à la réussite de cette mission : c’est particulièrement vrai avec un nouveau véhicule."
Pour SpaceX, l’enjeu est énorme : l’entreprise est en concurrence avec Boeing sur un marché très prometteur. Outre les missions pour la Nasa, la société peut espérer lancer des vols touristiques. Faire de cette première une réussite est aussi une question d’image. Benji Reed est le directeur de la mission : "Chaque fois que l’on s’assied et que l’on se demande ce que l’on peut faire, quel genre de test doit-on mener, on se demande aussi : 'Est-ce que moi je volerai dans cet engin ?', explique-t-il. Et est-ce que je mettrais ma famille dans cet appareil et entre les mains de ce système ?"
Tout est contrôlé depuis la Terre
Dans la capsule créée par SpaceX, les astronautes sont de simples passagers et tout est contrôlé depuis la Terre. Des écrans tactiles ont remplacé l’essentiel des commandes. Tout est pensé, jusqu’au design des combinaisons, ultra-fines. On est loin de l’équipement porté jusqu’ici par le vétéran Doug Hurley, 51 ans, deux vols spatiaux à son actif avec la Nasa, en 2009 et 2011. "On a l’expérience de toutes ces combinaisons qu’on a mises, indique l’astronaute. Et je pense que Space X a regardé de près toutes ces choses et a essayé de remédier à ce qui nous pose problème : elles sont trop lourdes, trop encombrantes." Si tout se passe comme prévu, ce vol test sera suivi l’an prochain d’une première mission, qui emmènera les deux autres astronautes présents jusqu’à la station spatiale internationale.
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