L'annonce se voulait spectaculaire, le but est atteint... Dans une tribune publiée par le New York Times, l'actrice américaine Angelina Jolie, compagne de Brad Pitt, révèle qu'elle a subi l'ablation préventive de ses seins, pour éviter un possible cancer. L'actrice explique que sa mère est morte d'un cancer à l'age de 56 ans et qu'elle était elle-même un sujet à risque.Certaines femmes, 0,2% précisément de lapopulation féminine mondiale, sont porteuses de gènes qui multiplient chezelles les risques de cancer du sein et des ovaires.La mastectomie consiste à retirerles deux seins pour prévenir un cancer de ce type. C'est une manière radicaleet relativement efficace, à plus de 80 %, de prévenir cette maladie.Une solution radicale et préventiveLe risque augmente encore pour les femmesporteuses de deux anomalies génétiques cumulées celle du gène BRCA1, commec'est le cas pour l'actrice, et du gène BCRA2.A l'âge de 70 ans, le risque d'avoir euou d'avoir un cancer du sein est de 70% chez les premières et de 50% chez les secondes,alors que le risque est de 1 sur 10 pour les autres femmes selon le PrDominique Stoppa-Lyonnet, chef du service de génétique oncologique à l'InstitutCurie à Paris.Des cancers plus précoces et qui se développent plus viteLe risque de cancer de l'ovaire avant 70ans augmente aussi. Environ 40% des femmes porteuses de la mutation BRCA1 et de10 à 20% de celles porteuses de la mutation BCRA2, souligne le PrStoppa-Lyonnet.Les deux cancers interviennent aussi plustôt chez les femmes porteuses du gène, avec un âge moyen au diagnostic de 45ans environ pour le cancer du sein, contre 60 ans environ dans la population générale.L'évolution de ces cancers est chez ces femmes prédisposées en général plusrapide, avec un risque de rechute plus élevé.En France, un traitement moins définitif mais moins efficaceEn France, seules 5% des femmes porteusesde ces gènes ont recours à une mammectomie. On propose à ces patientes un suiviradiologique précis avec des séquences de mammographie et d'IRM.Un traitementpréventif lourd mais pas définitif comme l'ablation des deux seins puisque ladouble mastectomie consiste à retirer la totalité des deux glandes mammaires, ycompris les aréoles et les mamelons tout en essayant de préserver la peau.Geneviève, 63 ans, n'est pas concernée par ce gène mais étant malheureusement une femme à risque, elle a accepté l'ablation d'un sein en préventif.Elle réduitle risque de cancer du sein de 90%. Dans d'autres pays comme aux Pays-Bas 30 à40% des femmes prédisposées la pratiquent.Elles sont en revanche plus nombreuses, 30à 40%, à choisir l'ablation préventive des ovaires, en raison des difficultés àdétecter ce type de cancer de manière précoce.Pour détecter les gènes responsablesd'une prédisposition aux cancers, il existe un test qui coûte environ 2.000euros, pris en charge en France. Il est proposé aux femmes ayant dans leur histoirefamiliale plusieurs cas de cancer de ce type.