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Dépendance : les robots au chevet des seniors

Depuis jeudi et jusqu'à samedi soir, au cœur du Salon des services à la personne, porte de Versailles à Paris, l'espace La Maison du Mieux Vivre présente les solutions domotiques développées à l'attention des seniors. Systèmes d'alerte en cas de chute, télésurveillance ou encore robot compagnon, quel avenir pour le troisième âge ? 
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Franceinfo (Franceinfo)

Apparue dans les années 70, la domotique est un terme qui au sens large recouvre l'ensemble des technologies permettant l'automatisation de tâches répétitives à la maison. A l'heure où les baby-boomers commencent à prendre leur retraite, de plus en plus de sociétés spécialisées s'intéressent au marché des seniors.

Du pilulier intelligent au bracelet détecteur de malaise, en passant par le lit motorisé, l'électronique et l'informatique tentent aujourd'hui d'apporter des résponses à certaines problématiques liées au vieillissement, avec plus ou moins de succès. Symboles de cette nouvelle domotique du troisième âge, les systèmes d'alerte et de télésurveillance qui équipent de plus en plus de logements. **TOUT COMPRENDRE**  ►►► [La maison du futur](http://www.franceinfo.fr/high-tech/tout-comprendre/la-maison-du-futur-1211195-2013-11-28) Eviter la chute, une priorité pour les seniors  ----------------------------------------------- Un patch Vigi'Fall collé à la chemise, Karim Aksas, directeur général de la société Vigilio, présente sa solution de détection de chute automatique pour personne âgée dépendante. "*Dès qu'elle est tombée, ça envoie une alerte sur un émetteur qui appelle un call center* ", explique-t-il. Imaginé par un médecin urgentiste en 2005,  ce dispositif est déjà commercialisé dans les maisons de retraite. Sa distribution grand publc est prévue pour le printemps prochain au tarif de 30 à 40 euros par mois suivant le service. Paro, la peluche robotisée qui apaise ------------------------------------- Un peu plus loin, les visiteurs s'attroupent autour de l'attraction "animale" du [Salon des services à la personne](http://www.salon-services-personne.com/), qui se tient jusqu'à samedi porte de Versailles à Paris. Pelage blanc, grands yeux noirs et battements de cils, ce phoque en peluche d'un peu moins de 3 kilos ressemble à s'y méprendre à un vrai phocidae. Son nom est  Paro. Développé par la société japonaise AIST, ce robot d'assistance relationnelle est notamment adapté aux personnes souffrant par exemple de la maladie d'Alzheimer. Grâce à un système de capteurs sur sa fourrure, il réagit aux stimulations. "*Plus je vais le caresser, plus il va être réactif, il va me regarder, émettre des sons, si je le retourne il ne va pas être très content, donc il va me le dire* ", explique Catherine Petit, ergothérapeute au Centre d'expertise nationale en robotique (CENROB), à Montpellier. "*Il peut être un temps d'activité pour les personnes âgées mais aussi un moyen d'apaiser les personnes agitées puisque le robot, par sa fragilité, va créer un lien* ", poursuit la professionnelle de santé. "*Bonjour, je m'appelle Kompai* " (robot) ----------------------------------------- Plus futuriste, le robot major d'homme. De la simple télé-présence au robot compagnon, ces machines, parfois humanoïdes, proposent tout un panel d'applications qui vont du rappel de la prise de médicaments,  à la ronde de nuit, en passant par le coaching physique.  C'est le cas de Kompai. "*Au départ, c'est un robot pour la levée de doute, pour que s'il arrive un souci on puisse détecter si la personne est malade et savoir tout de suite si on envoie une ambulance ou pas* ",  explique Patricia Commarieu, de la société Robosoft. "*Il peut appeler le médecin. Il peut même suggérer à la personne de manger ou de boire* ", poursuit-elle. Pas encore commercialisé pour le grand public, le robot coûte 15.000 euros "*mais notre objectif c'est de pouvoir le vendre à 5.000 euros à des sociétés d'assurances, pour de la location à une centaine d'euros par mois* " aux particuliers, espère la commerciale. Sami, l'avatar humanoïde ------------------------ Mais ces R2D2 des temps modernes permettent surtout aux aidants, d'autant plus quand ils sont éloignés, de veiller, sinon de surveiller, leurs proches à distance et d'interagir avec eux.  Parmi les prototypes les plus avancés en la matière exposés au** Salon, il y a Sami, un robot humanoïde mesurant 1,65 mètres, monté sur une base mobile. Caméra fixée dans le nez, il peut voir tout ce qui se passe dans la maison. Connecté à distance avec le proche de la personne âgée, il peut en outre reproduire les gestes de cette dernière, tel un avatar. "*La personne aidante peut être comme instantanément téléportée chez la personne âgée et l'aider à se relever en cas de chute ou l'aider à préparer à manger* ", explique  Jean-Michel Mourier, ingénieur en robotique au Centre de robotique Intégrée d'Ile-de-France (CRIIF). Grâce à un microphone, Sami peut aussi parler, répondre lui-même à des questions simples ou bien faire le porte-voix de la personne qui se trouve éloignée. Ce n'est pourtant pas encore demain que cet imposant humanoïde investira le salon de nos grands-mères. A 20.000 euros l'unité, sa commercialisation à grande échelle n'est pas pour tout de suite. Son petit frère Buddy en revanche pourrait bientôt se retrouver au pied du sapin. Beaucoup moins volumineux que son aîné, et aussi beaucoup moins cher - entre 500 et 1.000 euros – ce petit robot multifonctions muni d'une tablette ne s'adresse pas qu'aux grands-parents. "*Il a une vocation plus grand public, il peut sécuriser la maison, détecter un incendie, jouer avec les enfants* ", explique Rodolphe Hasselvander, directeur général du CRIIF, qui imagine pouvoir sortir des préséries dès Noël prochain. **LE PLUS FRANCE INFO**  ►►► [Ces robots qui veulent séduire les grands-parents ](http://www.franceinfo.fr/economie/le-plus-france-info/ces-robots-qui-veulent-seduire-les-grand-parents-1030777-2013-06-19) La domotique ne remplacera pas l'humain --------------------------------------- Qu'il s'agisse de domotique simple, ou de robotique futuriste, ces aides à l'indépendance ne peuvent se passer aujourd'hui de l'être humain. Interfaces plus ou moins perfectionnées entre la personne âgée et ses proches ou encore son médecin, elles ne peuvent être une solution "*qu'en accompagnement d'une solution humaine* ", insiste Sophie Schmitt, directrice générale de Séniosphère, une société de conseils en stratégie et marketing, spécialisée sur le vieillissement de la population. "*Aujourd'hui, il y  a une urgence française car en 2021, la génération des baby-boomers aura 75 ans. On va donc avoir un effet de masse qui va imposer au système de se repenser et de trouver des solutions qui soient plus adaptées pour d'avantage de personnes, sachant qu'on a des contraintes budgétaires* ", explique-t-elle.  **INTERVIEW | Muriel Boulmier** ►►► [Un habitat adapté pour bien vieillir chez soi ](http://www.franceinfo.fr/economie/vieillir-chez-soi-des-solutions-pour-rester-autonome-plus-longtemps-1239809-2013-12-06)

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