Cannabis : la loi française parmi les plus dures d'Europe
"Il n'y aura pas de dépénalisation du cannabis " a indiqué lundi matin le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en réponse à la polémique relancée dimanche par le ministre de l'Éducation. "Je pense que cette interrogation mérite d'être menée et je suis très étonné parfois du côté un peu retardataire de la France sur un sujet qui pour moi est d'ampleur ", déclarait Vincent Peillon dimanche, avant de préciser lundi qu'ils s'agissait d'une simple "réflexion personnnelle ".
Toujours est-il que ces propos posent à nouveau la question : la France est-elle vraiment "retardataire " en la matière ? État des lieux en Europe en ce qui concerne les législations sur l'usage et la détention de cannabis. L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) classe les pays de l'Union européenne en trois catégories (voir carte ci-dessus).
Des sanctions pénales D'après l'OFDT, la France, la Suède et la Finlande appliquent la politique la plus sévère, où l'usage de cannabis fait l'objet de sanctions pénales. En France, la loi prévoit des peines maximales d'un an d'emprisonnement et de 3.750 euros d'amende.
Des sanctions admnistratives Dans d'autres pays, la sanction n'est qu'administrative : Espagne, Portugal, Luxembourg, Estonie, Lettonie, Lituanie, Bulgarie. Les usagers ne risquent donc que des amendes.
Consommation tolérée En Belgique, au Danemark, aux Pays-Bas, en Italie et en Allemagne, la consommation n'est pas sanctionnée pénalement. En général jusqu'à une certaine quantité, qui correspond à une évaluation des besoins personnels (3g en Belgique, 10g au Danemark, 500g en Italie). Au-delà, la détention de stupéfiants est assimilée à du trafic.
Les adolescents français premiers fumeurs d'Europe
La France est donc un des pays les plus répressifs en la matière, et pourtant, les adolescents français sont les premiers consommateurs européens de cannabis, selon une enquête de l'Espad (European School Project on Alcohol and other Drugs), menée dans 36 pays en Europe en 2011.
Selon les résultats de cette étude, les jeunes Français sont champions, avec 24% déclarant avoir fumé au moins une fois dans le mois, contre 7% en moyenne en Europe.
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