Un trou noir d'un nouveau type découvert par ondes gravitationnelles
"C'est une porte qui s'ouvre sur un nouveau paysage cosmique. Tout un monde nouveau !", s'est félicité le directeur de Virgo, l'un des deux détecteurs d'ondes gravitationnelles qui a capté les signaux de ce nouveau trou noir.
Il a mis 7 milliards d'années-lumière à nous parvenir : un trou noir de masse inédite, issu de la fusion de deux trous noirs, a été directement observé pour la première fois, mardi 21 mai 2019, grâce aux ondes gravitationnelles. Une découverte majeure pour la compréhension de l'univers.
"C'est une porte qui s'ouvre sur un nouveau paysage cosmique. Tout un monde nouveau !" s'est félicité lors d'une conférence de presse Stavros Katsanevas, le directeur de Virgo, l'un des deux détecteurs d'ondes gravitationnelles qui a capté les signaux de ce nouveau trou noir.
Il s'agit de la première preuve directe de l'existence de trous noirs de masse intermédiaire (entre 100 et 100 000 fois plus massifs que le Soleil), qui pourrait expliquer l'une des énigmes de la cosmologie : la formation des trous noirs supermassifs, ces monstres cosmiques tapis au cœur de certaines galaxies, dont la Voie lactée.
Il fait 142 fois la masse du Soleil
L'objet mystérieux, décrit dans les revues Physical Review Letters et Astrophysical Journal Letters (articles en anglais) par une équipe internationale de plus de 1 500 scientifiques, s'appelle "GW190521". Issu très probablement de la fusion de deux trous noirs, il fait 142 fois la masse du Soleil et forme le trou noir le plus massif jamais détecté par ondes gravitationnelles (les supermassifs, des milliards de fois plus gros, sont détectés autrement).
Prédites par Albert Einstein dans sa théorie de la relativité générale, les ondes gravitationnelles sont d'infimes déformations de l'espace-temps, semblables à des ondulations de l'eau à la surface d'un étang. Elles naissent sous l'effet de phénomènes cosmiques violents, tels que la collision de deux trous noirs qui émet une quantité d'énergie phénoménale. L'onde gravitationnelle de "GW190521" a mis 7 milliards d'années à nous atteindre : c'est le trou noir le plus distant, et donc le plus ancien, jamais découvert.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.