Éclipse solaire totale : ce que les scientifiques espèrent observer du "Soleil noir"

Le Soleil a rendez-vous avec la lune lundi, un phénomène rare et spectaculaire qui ne sera visible qu'en Amérique du Nord. L’occasion pour les scientifiques, de récolter des données sur notre étoile et son influence sur la Terre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Photo d'une éclipse solaire diffusée dans une vidéo de la Nasa sur youtube. (NASA)

Une éclipse totale se produira lundi 8 avril en fin d’après-midi. Ce "Soleil noir" ne sera visible que de l’autre côté de l’Atlantique, du Mexique au nord du Canada jusqu’à Saint-Pierre-et-Miquelon mais la Nasa la retransmettra à partir de 19 heures, heure française, sur sa page YouTube.

La dernière éclipse totale observée en Métropole fut celle de 1999. Ce que regarde un spécialiste quand la Lune vient cacher le Soleil, c’est d’abord cette mince bordure de lumière qui persiste, cette couronne solaire dont l’observation n’a longtemps été possible qu’à ces moments précis, rappelle l’astrophysicien Miguel Montargès, de l’Observatoire de Paris-PSL.

"Pendant plusieurs siècles, les astronomes voyageaient jusqu’au bout du monde pour pouvoir étudier la couronne solaire."

Miguel Montargès, astrophysicien

à franceinfo

"C’était la seule façon de le faire ! Maintenant, on peut générer des éclipses artificielles grâce à cet instrument qu’on appelle le coronographe, qui a été inventé à l’observatoire de Paris en 1930 par Bernard Lyot, explique le scientifique. Là, c’est vrai qu’avec la , on a vraiment juste la surface du Soleil qui est cachée et on voit toute la couronne au plus proche du Soleil".

L’éclipse naturelle garde donc tout son intérêt pour étudier cette périphérie aux propriétés étonnante. "Au cœur du Soleil, il va y avoir des millions de degrés et une des grandes énigmes c’est que, on s’attend, lorsqu’on s’éloigne du Soleil évidemment, à ce que la température du gaz diminue. Alors que non, expose Miguel Montargès. Quand on s’éloigne du Soleil, on traverse la chronosphère et la couronne qui sont à des températures plus élevées que la surface du Soleil".

"Récolter des données sur l’effet des rayons solaires sur l’ionosphère terrestre"

La Nasa profitera aussi de ce "Soleil noir" pour mener d’autres études, cette fois côté Terre, dans la couche supérieure de l’atmosphère soumise à la lumière de notre étoile et à travers laquelle transitent en permanence des données GPS ou de télécommunication venues de nos satellites. Accroître nos connaissances sur le fonctionnement de cette ionosphère et ses perturbations est donc un enjeu de taille, explique Pam Melroy, ancienne astronaute aujourd’hui directrice adjointe de l’agence spatiale américaine."En observant la diminution de la lumière qui, grâce à l’éclipse, va être beaucoup plus rapide que lors d’un lever ou d’un coucher de Soleil classique, on va pouvoir récolter des données plus précises sur l’effet de ces rayons solaires sur l’ionosphère terrestre". 

La Nasa va utiliser trois petites fusées-sondes envoyées avant, pendant et juste après ce grand cache-cache entre le Soleil et la Lune qui ne se produira en France métropolitaine qu’en septembre 2081.

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