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Eclipse : déception dans une école parisienne, même si "l'astronomie passionne plus que l'orthographe"

Les élèves de primaire de l'école Lamoricière, dans le 12e arrondissement de Paris, avaient pourtant tout prévu. Mais la météo n'était pas de la partie.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les écoliers de Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) tentent d'observer l'éclipse solaire, le 20 mars 2015.  (ANDY BUCHANAN / AFP)

"Autant vous n'avez pas le droit de regarder le ciel sans lunettes, autant vous avez le droit d'aller faire pipi autant que vous voulez." Finalement, les enfants de l'école primaire Lamoricière, dans le 12e  arrondissement de Paris, ont pu faire les deux. Ce vendredi 20 mars, ils étaient pourtant parés pour observer l'éclipse solaire. Pas de confinement dans cet établissement, puisque plus de 300 paires avaient été commandées, mais elles n'ont été d'aucune utilité pour scruter le ciel obstinément nuageux de la capitale. 

Une fois distribuées, elles ont donc vite été récupérées par les instituteurs, avant que la corde à sauter et une partie de football n'éclipsent l'événement. Et au moment de la sonnerie appelant à retourner en classe, la déception était totale. "L'éclipse, l'éclipse !" réclame un rang, repris par les autres."Ça aurait été la première fois pour moi", se lamente Melvin, 10 ans, qui ne sait pas quand aura lieu le prochain rendez-vous du Soleil avec la Lune.

La prochaine fois, ce sera en 2081

Lily, 10 ans elle aussi, connaît la réponse : "Ce sera dans quatre ans, mais pour une éclipse totale, il faudra attendre quatre-vingts ans. J'aurai 90 ans, alors je ne sais pas si je la verrai." On peut la rassurer, ce sera en réalité en 2081, et elle n'aura "que" 76 ans. "Ah ! On l'aura bien vu cette éclipse, s'amuse la gardienne, qui lève tout de même le regard. L'école est bien orientée en plus, mais le brouillard aussi !"

Le seul Soleil à percer dans la cour de l'école Lamoricière (12e arrondissement de Paris) était dessiné sur le mur.  (SIMON GOURMELLET / FRANCETV INFO)

Igor Saraf est lui aussi déçu. "Je n'y suis pour rien", se défend devant ses élèves ce professeur de CE2-CM1. Il avait pourtant tout prévu : des feuilles de relevés pour surveiller les changements de température, un appareil photo pour immortaliser l'instant (les enfants auraient pris en photo le même endroit lors des différentes étapes de l'éclipse) ou encore un luxmètre pour mesurer la luminosité.

Tout n'est pas perdu pour autant. Si l'Education nationale avait au départ préconisé le confinement des élèves, lui a fait le forcing. "J'étais contre. Une éclipse n'arrive que tous les vingt ans, il faut en profiter." Il a donc monté un projet pédagogique pour étudier ce phénomène, qui est en plus au programme, avec des expériences : un projecteur remplaçant le Soleil, un ballon pour la Terre et une balle pour la Lune, la construction d'un sténopé pour observer le passage de la Lune devant le Soleil en toute sécurité... Un travail préparatoire que les enfants ont adoré. C'est que "l'astronomie les passionne beaucoup plus que l'orthographe". Même si, au final, c'est la météo qui a imposé sa loi.

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