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Après le Mediator, le Roaccutane sur la sellette

Encore une molécule devant le tribunal. L'isotrétinoïne, commercialisée jusqu'en 2008 sous le nom de Roaccutane et prescrite pour traiter des acnés graves. Elle est soupçonnée d'être à l'origine d'une trentaine de suicides d'adolescents. _ Les parents de l'un d'eux à Nice ont donc décidé d'entamer une procédure judiciaire contre trois laboratoires. L'affaire est examinée ce matin au tribunal de Nanterre.
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La liste des effets indésirables sur la notice du Roaccutane et ses génériques Curacné, Contracné ou Procuta est interminable. 152 effets secondaires, dont des risques de dépression et de suicide. Alexandre, 17 ans, au bout de sept mois de traitement, souffrant de troubles dépressifs, oculaires et musculaires, s'est pendu à un arbre, près de chez lui à Nice.
_ Son père a donc décidé de poursuivre trois laboratoires qui commercialisent cette molécule, pour faire reconnaître le lien entre les troubles de son fils et le médicament. L'affaire est examinée ce matin. Le tribunal de Nanterre pourrait désigner un collège d'experts.

Ce père n'est pas tout seul. Il a d'ailleurs créé une association des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG). L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé estime que 25 à 27 cas de suicides d'adolescents, entre 1986 et 2009, seraient liés à la prise de cette molécule.

L'Afssaps par conséquent est particulièrement vigilante depuis 1995 et a imposé un programme de prévention renforcé en 2009, prévoyant un carnet pour les patients et le rappel systématique des risques de troubles psychiatriques.
_ Une enquête auprès d'une centaine de dermatologues a été lancée en novembre 2010, mais l'Agence n'en connaîtra les conclusions que d'ici à la fin de l'année. Depuis 1986, quatre millions de patients ont pris ce traitement.

Cécile Quéguiner, avec agences

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