Accouchement mortel dans le Lot : le témoignage de la mère
Son histoire a relancé
le débat sur la désertification médicale. Une mère a accouché sur l'autoroute
A20 vendredi dernier alors qu'elle tentait de rejoindre la maternité de Brive
avec son compagnon. Le nouveau-né est mort.
François Hollande avait
alors réaffirmé sa promesse de campagne : "Aucun Français ne doit se
situer à plus de 30 minutes de soins d'urgence" . La mère a livré son
témoignage au Nouvel Observateur .
"Personne ne
pouvait savoir que le bébé arriverait aussi vite"
"Je n'accuse
personne. On aurait fait différemment, ça n'aurait rien changé" , explique
Anne-Sophie Delestre, qui livre pour la première fois sa version des faits
survenus vendredi dans le Lot.
Son gynécologue de
Figeac, dans le Lot, "un praticien reconnu, qui a 25 ans de métier" et qui
l'a "très bien suivie" , n'a commis aucune erreur en l'envoyant à la
maternité de Brive, en Corrèze voisine, à plus d'une heure du domicile familial,
estime cette jeune femme de 35 ans.
"La petite
commençait à descendre et j'avais des contractions, mais le col de l'utérus
était fermé. Le gynécologue a estimé que j'avais quatre heures devant moi pour
arriver à Brive, ce qui est très large. On m'attendait là-bas. Personne ne
pouvait savoir que le bébé arriverait aussi vite." (Anne-Sophie Delestre)
Vingt minutes après être
partie de Figeac dans la voiture conduite par son compagnon, elle a perdu les
eaux. "Quand la petite est née, elle vivait. Mais un
bébé prématuré de sept mois ne tient pas s'il n'est pas mis en couveuse
immédiatement. Je ne serais arrivée à temps dans aucune maternité. Ni
nous, ni l'obstétricien, que je soutiens totalement, ne sont en cause", explique la jeune femme.
Indignée devant la
politisation de son histoire
Anne-Sophie Delestre se
dit "indignée par la politisation du drame" et "le manque de
compassion total" à son égard et celui de son compagnon.
Elle se dit
également scandalisée par le comportement des journalistes qui ont fait le guet
devant chez eux ou sont venus dans les couloirs de l'hôpital de Cahors pour prendre
des photos.
Plus de 300 personnes, dont les élus du conseil municipal de Figeac,
dans le Lot, et du canton de Lacapelle-Marival, se sont rassemblées mardi
après-midi à Figeac devant l'hôpital pour dénoncer la désertification médicale.
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