25 ans de VIH, la lutte continue
"J'aurais souhaité un anniversaire de la fin de l'épidémie plutôt que celui de la publication" déclare le professeur Luc Montagnier. Un discours très révélateur des sensations de cette fin mai 2008. Autorités sanitaires et pays du monde ont beau se réjouir des progrès accomplis, les menaces et la mortalité imputables au VIH sont encore très présentes sur la planète.
C'est en effet le 20 mai 1983, dans un article publié dans la revue américaine Science, qu'une équipe de médecins et de chercheurs parisiens (Institut Pasteur) décrit un nouveau virus. Celui-ci, différent des autres, est rapidement soupçonné d'être en cause dans le syndrome d'immunodéficience acquise (sida).
Malgré les avancées permises par les scientifiques français, et leurs collègues américains, le virus surprend rapidement par sa capacité à bousculer les schémas établis, et à se faufiler dans les défenses du corps humain. Ce qui n'empêche pas une tendance à l'optimisme. "Nous espérons avoir un vaccin prêt à être testé dans environ deux ans", déclarait triomphante en 1984 Margaret Heckler, secrétaire d'Etat à la Santé américaine.
L'arrivée des antirétroviraux
25 ans plus tard, toujours pas de vaccin contre le VIH. L'extraordinaire complexité du virus rend d'autant plus difficiles les recherches à son sujet.
_ Pourtant, dans le milieu des années 90 apparaissent de puissants "cocktails" antirétroviraux, qui ont pour principal effet de transformer une mort imminente en une certaine forme de "maladie chronique". Avec toutefois des effets secondaires souvent pénibles.
Aujourd'hui, 33 millions de personnes sont infectées et l'on estime que l'épidémie a tué quelque 25 millions de personnes.
Mais à ce jour, les différentes tentatives de solution préventive n'ont pas abouti. Ni les microbicides, ni les gels vaginaux n'ont apporté de solution correcte ou efficace. Encore une fois, seul le préservatif permet une protection des rapports sexuels.
_ Insuffisant, pour le VIH qui continue de poursuivre sournoisement sa propagation, en s'appuyant sur plusieurs facteurs favorables, comme les préjugés ou la mauvaise foi qui prévalent notamment dans l'hémisphère sud. Ou l'accès insuffisant aux traitements. En Afrique, seuls 10% des malades ont accès aux médicaments. Tout est dit.
Matteu Maestracci avec agences
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