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1150 suppressions de postes prévues: un des patrons de l'AP-HP menace de démissionner

Les coupes budgétaires touchent de plein fouet les hôpitaux de Paris. 1150 postes doivent être supprimés en 2010. C'est trop pour le professeur Pierre Coriat, président de la commission médicale d'établissement de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Dans un entretien accordé au Parisien et publié ce dimanche, il a menacé de démissionner si ce plan social n'est pas revu.
Article rédigé par franceinfo
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“Si on supprime 1.000 emplois soignants non-médicaux et 150 postes de
médecins, cela va nuire à la qualité des soins...il faut revoir ce plan de
suppressions de postes, sinon je démissionnerai de la présidence de la
commission médicale d'établissement”, a déclaré Pierre Coriat. “Le projet actuel risque de casser l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Pour calculer le budget de l'hôpital, le ministère de la Santé a sous-estimé
notre activité”, explique t-il . Celui qui est aussi chef du service anesthésie-réanimation de l'hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière dénonce un “cercle vicieux” selon lequel la
réduction de personnels risque d'entraîner une diminution de l'activité, une
baisse des rentrées d'argent, et une nouvelle réduction d'effectifs. L'opposition du professeur Coriat à ce plan de
suppressions de postes est connue dans le milieu médical, mais sa menace de
démission est un fait nouveau.

“Les projets actuels évoquent le départ de 1000 emplois soignants non médicaux (infirmières, aide-soignantes, secrétaires médicales) et de 150 praticiens hospitaliers (médecins)” détaille Pierre Coriat. Soit 1150 postes en moins sur 70 000. Il s'agirait du non-remplacement de postes vacants. L'AP - HP doit en effet réduire ses déficits dans le cadre d'un important plan d'économies qui pourrait se traduire par la suppression de 4000 postes d'ici à 2012.
L'AP-HP regroupe une quarantaine d'établissements hospitaliers publics,
principalement situés à Paris et dans sa proche banlieue. Le ministère de la Santé fixe tous les ans à cette époque ses orientations
budgétaires.

“D'autres suppressions d'emplois” auront lieu à l'AP-HP, après celles de 700
postes prévues en 2009, avait déclaré en avril dernier le directeur général de l'AP-HP,
Benoît Leclercq. Il avait cependant affirmé ne pas être en mesure de chiffrer ces nouvelles suppressions: “On a une visibilité sur le taux de sorties... Sur les
rentrées, ça dépendra de la conjoncture” , a-t-il indiqué, faisant allusion aux
salariés qui quittent l'AP-HP et à ceux qui sont embauchés.

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