Sarthe : des agriculteurs écrasés sous les dettes
Un an après, les équipes de notre magazine 13H15 ont retrouvé un couple d'agriculteurs Il y a 12 mois, ce couple de la Sarthe était encore sous le choc de la tentative de suicide du chef de famille. Endettés, épuisés par les efforts et l'absence de résultats, ils sont le symbole d'un monde paysan qui voit sa passion écrasée par la réalité économique. Envisagent-ils l'avenir autrement aujourd'hui.
C'est devenu une habitude. Tous les soirs, Jérôme vient soigner ses vaches de race en famille. Dimanche, une de ses bêtes l'a blessé à la main. Avec Sandrine, sa femme, et son fils, Louis, cet éleveur de la Sarthe tente de sauver sa petite exploitation.
On a 22 bêtes, 60 hectares, cela nous rapporte rien. Les produits sont très chers et le cours est très bas. Il y deux ans, on vendait du blé 220 euros, aujourd'hui 140.
Avec l'effondrement des prix des produits agricoles, dû en partie à l'embargo russe, ils n'arrivent plus à rembourser à la banque leurs 163 000 E de dettes. Il y a un an, nous avions rencontré Sandrine et sa famille. Louis était encore un bébé, et le symbole de leur renaissance. En 2008, écrasé par les dettes, Jérôme a tenté de se suicider. Comme beaucoup dé paysans français.
Quel âge '_.
13 et 17 ans.
Et dans la tête.
Cela dépend pourquoi, on peut être puérils et vieux.
Vous savez pourquoi on est là ? Que s'est-il passé.
Notre papa en 2008 a fait une tentative de suicide. Il était agriculteur, et voilà.
Quels souvenirs avez-vous de votre père avant 2008.
On ne le voyait pas beaucoup car il travaillait énormément. Il était prêt à aider tout le monde tout le temps. Il ne prenait pas soin de lui.
Avec le recul, vous comprenez son geste.
Oui, oui oui.
Quel regard, portez-vous sur votre maman ? je suis fiere d'elle. Franchement, avec tout ce qu'elle a vécu. Quand on lui demande quelque chose, elle est toujours là.
Et papa.
Il est courageux, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi courageux. Si les gens veulent critiquer, Il est adorable avec nous. Je les aime beaucoup tous les deux.
Nous sommes retournés prendre des nouvelles de la petite famille, toujours très unie.
On se pose des questions, faut-il continuer ? S'arrêter n'est pas non plus une solution.
Vous en pensez quoi les filles.
On n'a pas fait tout ça pour arrêter maintenant, ce serait dommage. S'il le faut vraiment, on ne va pas continuer à s'embêter.
Pour se reconvertir après.
Vous retrouvez ces témoignages tres émouvants dans le reportage diffuse demain des 13H15 dans votre magazine du samedi.
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