Sardaigne : secrets de bonne forme

nous tous égaux devant la vieillesse ? Le professeur Flaysakier nous répondra dans un instant. Mais d'abord direction la Sardaigne.

Dans ce village se trouve le secret de la longévité. A 87 ans, Vitalio Melis tient une forme olympique.

Pour moi, c'est rien, je suis en plein forme.

L'hiver ne change rien, cet ancien facteur fait tout au pas de course. C'est comme ça tous les matins depuis toujours.

Je me lève très tôt. Vers 6 h.

Dans ce coin de Sardaigne, on a 10 fois plus de chance de vieillir en bonne santé que partout ailleurs sur la planète. Le frère de Vitalio, Adolfo, a 90 ans. lls nous conduisent chez la doyenne du village, leur soeur. Consola a 106 ans. Elle se souvient de tout : l'arrivée ici de la première voiture en 1933, de celle du téléphone, de l'eau, de l'électricité. Pour elle, le secret de la longévité, c'est l'activité.

J'ai commencé à travailler, j'avais 10 ans. Je portais de l'eau, je lavais le linge, j'ai appris a faire le pain. J'ai toujours travaillé.

Un exemple suivi par tous ici. Adolfo tient toujours son café. Avec ses 8 frères et soeurs, il est ainsi entré dans le Guinness des records.

Antonio, 94 ans. Claudia, 100 ans. Consola, 106 ans! A nous tous, on a 828 ans.

Quasiment un millénaire.

Adolfo nous livre un autre secret. Les tenants du régime crétois n'ont qu'à bien se tenir.

Les frites, on les mange maintenant, avec les oeufs.

Il ne faudrait se priver de rien.

Pour la sauce : viande hachée, oignons, huile, et 3 mozarellas.

Le tout arrosé d'un vin du cru. La science observe ce phénomène de très près. Une équipe de généticiens fait des prélèvements chaque semaine dans toute la Sardaigne. Les échantillons ADN sont analysés et stockés dans une banque qui contient 2.000 empreintes génétiques de centenaires. Premier constat : en Sardaigne, le phénomène existe depuis des siècles.

Ici il y a des centenaires depuis 2.000 ans, depuis le Ile ou le lIl siècle. On a même certifié un centenaire qui a vécu entre le XVIIIe et le XIXe, jusqu'à l'âge de 124 ans.

Les chercheurs n'ont toujours pas trouvé la formule de la longévité. En Sardaigne, on dit qu'il faut vivre au grand air pour vivre vieux.

Alors Jean-Daniel, sommes-nous tous égaux face au vieillissement.

Jean-Daniel Flaysakier : Non, nous ne sommes pas tous égaux devant le vieillissement et en Sardaigne, tous les habitants n'ont pas la même probabilité de devenir centenaires. De petits groupes de population sont concernés. Il y a bien une composante génétique qui entre en jeu. Mais une prédisposition, ça s'entretient et le mode de vie joue un très grand rôle. L'alimentation certainement, mais, on l'a vu, on n'est pas dans le strict modèle méditerranéen. Ce qui semble compter c'est d'abord l'activité physique et le travail, mais surtout la vie de groupe. La vie de famille d'abord et la vie collective, sans individualisme. Un mode de vie qui éteindrait certains gènes impliqués dans des maladies. Ce phénomène on le retrouve au Costa Rica, en Grèce, à Okinawa au Japon et chez nous en Midi-Pyrénées du côté de Bellegarde-Ste-Marie entre autres. Pour vivre longtemps, la recette serait d'aimer la vie et les autres.