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Vidéo Un antibiotique à l'origine de l'émergence de certaines infections néonatales

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Un antibiotique à l'origine de l'émergence de certaines infections néonatales (Pascale Justice, Jean-Michel Mier / France 3)
Article rédigé par franceinfo
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Pas de panique, ce constat date des années 1960 et le médicament, la tétracycline, n'est plus utilisé. Mais un étude publiée lundi 4 août prouve que l'usage d'antibiotiques crée des souches de streptocoques plus virulentes, donc bien plus dangereuses.

L'augmentation soudaine des infections néonatales à streptocoque B dans les années 1960 est due à l'usage massif de la tétracycline, un antibiotique largement utilisé à partir des années 1950. C'est ce que confirme une étude, parue lundi 4 août dans la revue scientifique Nature communications.

Pas de panique, l'antibiotique concerné n'est plus utilisé. Mais cette étude prouve que l'usage d'antibiotiques crée des souches de streptocoques bien plus virulentes et donc bien plus dangereuses.

Transmise par la mère au moment de l'accouchement

Les infections à streptocoque B, transmises par la mère au moment de l'accouchement, sont potentiellement graves pour le nouveau-né lorsqu'elles ne sont pas traitées à temps. Elles peuvent exceptionnellement provoquer des méningites, avec des séquelles neurologiques voire, dans certains cas, entraîner le décès du bébé. Mais alors qu'elles étaient rares jusque dans les années 1950, leur nombre a brutalement augmenté dans les années 1960, aux Etats-Unis comme en Europe. Elles ont alors atteint environ un tiers de l'ensemble des infections néonatales, qui touchent aujourd'hui environ 1 nouveau-né sur 2000, sans qu'on comprenne pourquoi.

90% des souches récentes sont résistantes à la tétracycline

En retraçant l'histoire des streptocoques B d'origine humaine et en séquençant le génome de 230 souches datant des années 1950 à aujourd'hui, des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS ont constaté que 90% des souches récentes étaient résistantes à la tétracycline et qu'elles étaient globalement plus dangereuses que celles qui existaient avant l'usage massif de cet antibiotique. "Son utilisation a provoqué un remplacement de la population des streptocoques par des souches plus virulentes et son impact continue de nos jours, alors même que la tétracycline n'est plus utilisée" souligne Philippe Glaser, le chercheur de l'Institut Pasteur qui a coordonné l'étude.

Très prescrite jusque dans les années 1980 à titre préventif contre diverses infections, la tétracycline n'est plus utilisée de nos jours parce que beaucoup de bactéries ont développé des résistances. "Nous avons montré que l'utilisation d'un antibiotique peut entraîner l'émergence de souches dangereuses et que même si on arrête son utilisation, son effet sur l'émergence de souches virulentes se poursuit", ajoute le chercheur, qui estime que le même phénomène touche "probablement" aussi certains staphylocoques ou entérocoques, mais avec d'autres antibiotiques.

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