: Vidéo Qu’est-ce que le syndrome SOPK qui touche certaines femmes ?
Djata a 19 ans. En 2018, la jeune femme a été diagnostiquée SOPK, c’est-à-dire touchée par le syndrome des ovaires polykystiques. “Ce syndrome est très fréquent, il touche 10 à 15% des femmes selon les pays” affirme Dr Maëliss Peigné, gynécologue médicale, médecin de la reproduction à l'hôpital Jean Verdier de Bondy. Les informations en France sur ce syndrome sont encore relativement faibles. “Il y a deux associations, SOPK Europe et Asso’SOPK, mais qui ont moins de cinq ans. C’est quand même assez récent mais j’ai bon espoir que l’information se diffuse”. Elle ajoute que le SOPK rassemble plusieurs symptômes : “C'est caractérisé par des troubles du cycle, donc des patientes qui ont des règles irrégulières. Une hyperandrogénie, c'est quand on a une augmentation de la testostérone. C'est des femmes qui vont avoir parfois de l'acné de façon importante et sévère, qui va persister à l'âge adulte. Un hirsutisme, c'est-à-dire la présence de poils assez drus et noirs dans des zones où normalement les femmes n'en ont pas. Et puis le dernier signe : des ovaires avec plein de follicules qu'on voit à l'échographie”.
“On ne peut pas se débarrasser de ce syndrome. On naît avec”
On qualifie le SOPK de “syndrome des ovaires polykystiques”, un terme qui “vient de Stein et Leventhal qui l'ont découvert et qui l'ont décrit en 1935. Ils ont dit que c'est des femmes qui avaient plein de gros kystes sur les ovaires. Et c'est resté. Mais ce ne sont pas des kystes, ce sont des petits follicules, les structures qui contiennent les ovules, qui sont en plus grand nombre”. Selon le Dr Maëliss Peigné, les personnes touchées par le SOPK ont davantage tendance à développer de l'obésité ou du surpoids. Egalement, elles peuvent présenter une “résistance à l’insuline, et ça, ça va avec le temps être le lit pour développer un diabète. C’est l’une des complications majeures pour laquelle il faut vraiment avoir un dépistage régulier”.
Pour la gynécologue médicale, le premier traitement recommandé aux patientes avec SOPK est “d'avoir l'alimentation la plus équilibrée possible et puis avoir une activité physique aussi. (...) Cela va permettre de prévenir l’évolution de la maladie”. Prise de poids, dépression, anxiété, absence de règles, acné, pilosité accentuée… Touchée par le syndrome, Djata a constaté un certain nombre de symptômes. La jeune femme utilise des compléments alimentaires pour essayer d’en atténuer certains. Dr Maëliss Peigné ajoute que les patientes peuvent également être confrontées à une infertilité : “On peut avoir des femmes qui ont des difficultés à être enceinte parce qu'elles n'ovulent pas régulièrement. Alors attention, on n'est pas stérile puisqu'il y a quand même des ovulations de qualité normale. Mais, comme il y en a moins, ça diminue les chances”.
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