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Vidéo Médecine prédictive, transhumanisme... jusqu'où peut-on allonger la vie ? Les réponses du Dr Christophe de Jaeger

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Article rédigé par France 3
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Comment vieillir en bonne santé ? Jusqu'où pourra-t-on repousser l'âge de la mort avec l'aide de la médecine et de la technologie ? Des défis passionnants abordés dans cet entretien avec le docteur Christophe de Jaeger pour le magazine "Avenue de l'Europe".

Sur le thème fascinant de "la jeunesse éternelle", l'invité de l'émission "Avenue de l'Europe" était le docteur Christophe de Jaeger, président fondateur de la Société française de médecine et de physiologie de la longévité, et auteur de Longue vie ! (éd. Télémaque).

Tous centenaires bientôt ?

Notre espérance de vie va-t-elle vraiment bientôt atteindre 100 ans ? L'invité est un peu sceptique : "Si on parle avec les épidémiologistes, ils sont assez réservés." Et puis, arriver à 100 ans en maison de retraite ou avec des maladies neurodégénératives... Il vaut donc mieux parler d'"espérance de vie en bonne santé". Au-delà des inégalités de ressources qui permettent ou non de faire face à des dépenses de santé, la vraie différence réside dans "l'accès à la connaissance", selon le Dr de Jaeger. Celle qui permet de veiller, par exemple, à son alimentation et d'"interférer avec sa santé".

Détecter plus tôt les cancers ?

Une piste pour améliorer la longévité consisterait-elle à détecter plus tôt les cancers, comme à Manchester ? Dans cette ville britannique, un supermarché proposait à ses clients de passer un scanner gratuit dans un camion sur le parking. Sur les 2 500 personnes testées, 75 cancers ont été détectés. "Très intéressant... mais il s'agit de dépistage, de prévention secondaire, et non de prévention primaire (comment faire pour ne pas être malade)."

Vers le transhumanisme avec Google ?

La médecine prédictive permet-elle vraiment des avancées ? Selon l'invité, "la médecine prédictive ne veut pas dire grand-chose, parce qu'elle ne parle pas d'épigénétique" [le fait qu'un gène s'exprime en fonction des autres gènes]. Vous n'êtes pas prisonniers de vos gènes, qui n'entrent que pour 20% à 25% dans notre longévité." Que penser de Google qui s'attaque au marché du transhumanisme ? "Changer l'être humain, l'augmenter par des prothèses ou grâce à des nanotechnologies... risquerait de nous faire perdre notre humanité." 

L'immortalité, un concept qui parle aux Américains

Pourquoi l'Europe est-elle à la traîne sur ces questions ? A cause d'une conception différente des choses, explique le Dr de Jaeger. "Si aux Etats-Unis, je fais une conférence sur ce thème, il faut utiliser le terme d'immortalité pour attirer le public, alors qu'en Europe, si on l'utilise, les gens se disent 'il est dingue'." 

Les Français "trop fatalistes"

"En France, on est beaucoup trop fatalistes. [...] On a des paramètres qui nous permettent de mesurer avec exactitude la façon dont on vieillit. [...] La capacité d'intervenir sur cette évolution qui paraît une fatalité est une vraie réalité, accessible aujourd'hui." En résumé, pour vivre le plus longtemps possible, beaucoup de progrès, mais pas vraiment de secret : "C'est notre capital santé que nous devons travailler", en prenant modèle notamment sur les Allemands ou les Autrichiens, "beaucoup plus proches de cette notion".

Une interview diffusée dans "Avenue de l'Europe" le 14 février 2018.

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