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Vidéo "Je sors des gardes avec la honte", confie une médecin urgentiste

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Article rédigé par franceinfo
Radio France
"Aujourd'hui dans un service d'urgence, on a presque l'impression d'être dans un hôpital en temps de guerre", estime le Dr Abigael Debit, invitée du Talk franceinfo sur Twitch.

"Je sors des gardes avec la honte" : le Dr Abigael Debit, médecin urgentiste, a témoigné de son quotidien dans le Talk franceinfo sur Twitch, lundi 2 janvier. Manque de soignants à l'hôpital engendrant des services d'urgence en tension, grève des médecins libéraux qui réclament une hausse du tarif de consultation : la triple épidémie hivernale s'est abattue sur un système de santé déjà très en difficulté. Cette tension extrême dans les hôpitaux a des conséquences graves. Le syndicat Samu-Urgences de France a recensé, depuis le 1er décembre, 30 "morts inattendues" de personnes en attente de prise en charge hospitalière. 

>> REPLAY : Notre système de santé va-t-il craquer ?

Selon le Dr Abigael Debit, "la rémunération n'est vraiment pas forcément le cœur du sujet". Elle estime que "ce qui est plus difficile, c'est de travailler contre ses valeurs en permanence. Je ne dis pas qu'on s'engage pas tous dans le soin avec une vocation hyper forte, mais quand même, ça reste un métier qu'on ne choisit pas au hasard. Et je trouve que ce qui est le plus difficile, c'est de maltraiter les patients et de ne pas faire ce que vous aimez faire."

"Je n'ai pas envie d'être maltraitante et tous les jours, je suis maltraitante."

Le Dr Abigael Debit, médecin urgentiste

Le Talk franceinfo

À son arrivée au ministère de la Santé au début du mois de juillet 2022, François Braun évoquait un système de santé "à bout de souffle". La tension sur le système médical que la France connaît depuis la fin de l'année 2022 ne fait qu'illustrer les propos du ministre de la Santé. "Ce qui m'effraie beaucoup, poursuit le Dr Abigael Debit, c'est de voir à quel point on est presque paralysés par cette façon un peu ultra-libérale et cynique de tout détruire. Venir aujourd'hui dans un service d'urgence, on a presque l'impression d'être dans un hôpital en temps de guerre."

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