Papillomavirus : comment expliquer l'échec de la campagne de vaccination dans les collèges ?

La campagne contre les "HPV", lancée à la rentrée dernière, est pour le moment loin des objectifs affichés par le gouvernement. Le manque de communication est notamment en cause.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une infirmière injecte une dose de vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) dans le bras d'un collègien, le 9 octobre 2023. (DAMIEN MEYER / AFP)

La fin de la campagne de vaccination contre les papillomavirus au collège, les "HPV", figurera parmi les chantiers du futur ministre de la Santé. La seconde dose doit être injectée aux alentours des mois de mai-juin prochains pour les élèves de 5e volontaires, et qui ont déjà reçu la première dose cet automne.
S’il est difficile d’obtenir des chiffres précis - le ministère de la Santé n’en fournissant pratiquement pas depuis le début de la campagne -, cette première année de vaccination au collège est quoi qu’il en soit très largement en dessous des objectifs affichés.

Cette campagne est même un flop, avec moins de 10% d’élèves qui ont reçu une première dose de vaccin, reconnaît le ministère de la Santé. L’objectif initial, plutôt modeste, était d’atteindre 30% d’élèves de 5e vaccinés contre les papillomavirus. Ces virus, sexuellement transmissibles à l’âge adulte, provoquent plus de 6 000 cancers chez les hommes et les femmes en France.

Une campagne à peine soutenue par les autorités

Cette première campagne de vaccination au collège a été à peine portée et soutenue par les autorités de santé et les ministères concernés. Presque aucune information n'a été fournie aux parents en septembre, puis l’injection de la première dose s’est déroulée à l’automne dans l’indifférence générale. Les collèges privés n’étaient pas obligés de l’organiser et certains professionnels de santé spécialisés dans la lutte contre les papillomavirus, qui s’étaient portés volontaires pour faire de l’information ou vacciner, n’ont même pas été rappelés.

La campagne a aussi été entachée par la mort accidentelle d’un élève à la fin du mois d'octobre, près de Nantes, après avoir lourdement chuté de sa chaise à la suite d’un malaise post-vaccination. "Ce type de malaise peut survenir du fait du stress provoqué par la vaccination, mais est sans lien avec le produit vaccinal ou à un défaut de qualité du vaccin", avait déclaré l'Agence régionale de santé dans un communiqué.

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